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UE: budgets italien et français acceptés par la Comission

La Commission européenne n'a pas demandé à la France et à l'Italie de revoir leurs projets de budget 2015, après les efforts supplémentaires annoncés par les deux pays. Ces efforts ont permis d'éviter un conflit ouvert, mais sans refermer le dossier.

28 oct. 2014, 20:24
Le commissaire européen chargé des Affaires économiques Jyrki Katainen a annoncé que la Commission ne demanderait pas à l'Italie et à la France de revoir leurs budgets.

"Après prise en compte de toutes les informations et suppléments d'informations fournis ces derniers jours, je ne peux dans l'immédiat identifier de dérapage sérieux qui nous conduirait à émettre une opinion négative à ce stade", a annoncé dans un communiqué le commissaire européen chargé des Affaires économiques, Jyrki Katainen.

Les nouvelles mesures de réduction des déficits annoncées lundi par Paris et Rome "ont donné satisfaction", a indiqué une source européenne. "On a désamorcé la crise", a renchéri une source communautaire.

En vertu de prérogatives renforcées à la faveur de la crise, la Commission peut demander à un Etat membre de revoir sa copie s'il constate des dérapages sévères dans son budget. Cette arme n'a encore jamais été utilisée.

Autriche, Malte et Slovénie
Ce scénario humiliant planait depuis des semaines sur Paris et Rome, qui ont présenté des budgets prévoyant des efforts insuffisants sur le plan structurel (hors effets de la conjoncture), une donnée tout particulièrement surveillée par l'exécutif européen. L'Autriche, Malte et la Slovénie étaient également visées.

Après avoir juré de leur inflexibilité, les gouvernements français et italien ont fini par plier en annonçant in extremis une réduction supplémentaire de leur déficit. Dans le détail, la France va réduire son déficit avec un effet total de 3,6 à 3,7 milliards d'euros. Le déficit structurel devrait diminuer de plus de 0,5 point de Produit intérieur brut (PIB), pile dans les clous européens, même si Paris ne met pas sur la table d'économies supplémentaires.

Les économies en 2015, "c'est 21 milliards (d'euros), tous les 21 milliards mais pas plus que les 21 milliards parce que la France a aussi besoin d'un budget qui stimule son économie et sa société", a insisté mardi le ministre français des Finances Michel Sapin.

Rome s'est engagé à adopter des mesures supplémentaires, équivalant à quelque 4,5 milliards d'euros, et promet de réduire son déficit structurel de plus de 0,3 point de PIB, contre seulement 0,1 dans le projet initial de budget.

"La bataille n'est pas finie"
A Bruxelles, l'heure est à l'apaisement, après des semaines de tension. Néanmoins, "la bataille du budget entre les trois capitales n'est pas finie, et les gouvernements français et italien vont certainement devoir présenter de nouvelles réformes structurelles", prévient Alan Lemangnen, économiste pour la banque Natixis.

"Nos services vont désormais oeuvrer pour fournir un avis plus détaillé sur les projets de budget", a indiqué M. Katainen, qui passe le relais la semaine prochaine au Français Pierre Moscovici. La Commission doit rendre courant novembre un avis complet sur les 18 budgets de la zone euro pour 2015, et pourrait à cette occasion en profiter pour demander plus à la France et à l'Italie.

Les deux pays présentent des situations très contrastées: alors que Paris ne prévoit pas de ramener son déficit sous 3% avant 2017, soit avec encore deux ans de retard, Rome affiche un déficit sous 3% mais souhaite reporter de 2015 à 2017 l'objectif d'équilibre structurel.

"Dialogue constructif"
Aux yeux de Bruxelles, la France et l'Italie ont cruellement besoin de se réformer pour regagner en compétitivité, face à la locomotive allemande, qui elle-même montre des signes d'essoufflement. Mais dans les deux capitales, on craint surtout que l'économie ne reparte pas.

"Nous avons eu un dialogue constructif avec la Commission européenne, que nous allons poursuivre. Nous devons trouver collectivement les moyens d'une reprise économique dans l'ensemble de la zone euro", a déclaré Michel Sapin. "Il est de mon devoir de rappeler que l'économie italienne traverse l'une des pires et des plus longues récessions de son histoire", avait affirmé lundi son homologue Pier Carlo Padoan.

Dans ce contexte, le plan d'investissements de 300 milliards d'euros promis par Jean-Claude Juncker, qui prendra la tête de la Commission européenne le 1er novembre, est très attendu.

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