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Ukraine: après les bruits de bottes, les attaques informatiques

La crise ukrainienne ne se passe pas que dans la rue. Comme tous les conflits modernes, elle se déplace aussi dans le cyberespace. Mais l'origine des virus informatiques qui attaquent aussi bien la Russie que l'Ukraine reste mystérieuse.

11 mars 2014, 07:04
En Ukraine, la révolution s'est déplacée de la rue à la toile. Les attaques de virus aux origines inconnues se multiplient.

L'origine du virus "Snake", qui a infiltré des ordinateurs en Ukraine, est difficile à retracer avec exactitude, ont estimé plusieurs spécialistes interrogés lundi au salon Cebit de Hanovre, dans le nord de l'Allemagne. Des soupçons pèsent sur la Russie.

"J'ai des doutes sur les prétendues preuves selon lesquelles la Russie serait derrière" ce virus, a déclaré Thomas Uhlemann, un spécialiste allemand de la sécurité qui travaille pour l'entreprise slovaque ESET.

Certes, "la Russie aurait les connaissances, les compétences et les ressources pour créer une attaque telle que Snake", selon lui. Mais "elle est aussi à même de très bien dissimuler ses traces, spécialement si ces attaques sont menées pour le compte de l'Etat", ajoute-t-il.

Michael Goedeker, directeur des ventes chez le britannique Sophos, explique que "le moyen le plus sûr de savoir qu'un virus provient d'un certain pays est de regarder dans son code et voir, comment il est écrit". "On peut deviner, mais on n'est jamais vraiment certain. C'est difficile", ajoute-t-il.

"Stratégie très détaillée"

Selon les informations dont M. Goedeker dispose, le virus détecté en Ukraine "est basé sur une portion de Snake, un programme bien plus large".

"Il ressemble à une stratégie très détaillée et très sophistiquée que certains pays utilisent pour espionner", ajoute-t-il. Quant à ce que ce virus puisse servir de cyberarme - c'est-à-dire à détruire des informations ou endommager des infrastructures - c'est un point d'interrogation, ajoute-t-il.

Eugene Kaspersky, patron de la société russe de sécurité informatique Kaspersky, est plus affirmatif. "Snake est un virus d'espionnage (...) juste d'espionnage. Certaines sources disent qu'il s'agit d'une cyberarme, mais ce n'en est pas une".

Snake "n'est donc pas comparable à Stuxnet, une cyberarme extrêmement compliquée destinée à détruire le programme nucléaire civil iranien", ajoute-il.

Russie aussi attaquée

Selon lui, la Russie subit des attaques similaires à celles observées en Ukraine, à base du virus Snake, en particulier sur les sites des médias. "Je pense que cela vient d'activistes, pas des Etats".

Samedi, un rapport du groupe britannique de défense BAE Systems expliquait que le virus, apparu en 2006, était déployé de manière plus agressive depuis 2013 et que sur 44 attaques enregistrées depuis, 22 l'avaient été en Ukraine.

Les opérateurs de Snake agissent en semaine et essentiellement dans un fuseau horaire correspondant à Moscou, a constaté BAE Systems.

 

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