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Ukraine: Ianoukovitch recherché pour "meurtres de masse"

Soupçonné de "meurtres de masse" de civils, Viktor Ianoukovitch ainsi que plusieurs autres fonctionnaires font l'objet d'un mandat d'arrêt.

24 févr. 2014, 12:15
Alors que le pays vit dans la privation depuis plusieurs années, la résidence de Ianoukovitch n'est qu'abondance de luxe et de richesses.

Les nouvelles autorités ukrainiennes ont lancé lundi un mandat d'arrêt pour "meurtres de masse" contre le président destitué Viktor Ianoukovitch. Le gouvernement intérimaire a aussi réclamé 35 milliards de dollars d'aide, alors que la cheffe de la diplomatie européenne est attendue dans la journée à Kiev.

"Une enquête criminelle a été ouverte pour meurtre de masse de civils à l'encontre de Ianoukovitch et de plusieurs autres fonctionnaires. Un mandat d'arrêt a été lancé contre eux", a annoncé lundi le ministre de l'Intérieur par intérim Arsen Avakov sur son compte Facebook.

Destitué samedi par le Parlement, M. Ianoukovitch n'a pas donné signe de vie depuis et pourrait se cacher dans l'est du pays. L'enquête criminelle a été lancée à la suite des violences au centre de Kiev qui ont fait 82 morts la semaine dernière.

Alors que la haute représentante de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, est attendue à Kiev en début d'après-midi, le ministre des Finances par intérim Iouri Kolobov a pour sa part annoncé que "l'aide macroéconomique dont a besoin l'Ukraine peut atteindre 35 milliards de dollars en 2014-2015".

"Nous avons proposé à nos partenaires occidentaux d'organiser une grande conférence internationale de donateurs", selon un communiqué.

"L'Ukraine est en train de glisser dans le précipice, elle est au bord d'un défaut de paiement", avait prévenu dimanche le président par intérim Olexandre Tourtchinov. Il avait dénoncé la gestion de Viktor Ianoukovitch et de son Premier ministre, Mykola Azarov, qui, selon lui, ont "ruiné le pays".

Craintes pour l'intégrité territoriale

L'Union européenne se tient prête à aider l'Ukraine à honorer ses engagements financiers et à négocier son tournant politique, avait auparavant indiqué lundi le ministre britannique des Finances, George Osborne.

"Nous devons être prêts à apporter une assistance financière via des organisations comme le Fonds monétaire international", avait-il déclaré, précisant que l'essentiel de cet apport prendrait la forme de prêts.

Les Occidentaux ne cachent pas leurs craintes pour l'intégrité territoriale de l'Ukraine après la crise de la semaine dernière.

Présidentielle le 25 mai

L'ex-opposition, désormais aux manettes, s'est rapidement mise au travail pour remettre le pays en état de marche. La nomination d'un gouvernement intérimaire est attendue au plus tard mardi, en attendant la tenue d'une élection présidentielle le 25 mai.

Dimanche, le Parlement, désormais dominé par les anti-Ianoukovitch, avait pris les choses en main et nommé Olexandre Tourtchinov, un proche de l'opposante Ioulia Timochenko, au poste de président par intérim.

Le nouveau chef de l'État n'a pas fait mystère des difficultés qui attendent le pays mais réaffirmé que l'intégration européenne était "une priorité" pour l'Ukraine. "Nous sommes prêts à un dialogue avec la Russie, en développant nos relations sur un pied d'égalité (...) et qui respecteront le choix européen de l'Ukraine".

Pas de signe de sécession

Toujours sur le front diplomatique, les ministres des Affaires étrangères des pays de Visegrad (Pologne, Hongrie, République tchèque, Slovaquie), rejoints par des représentants de la Roumanie, de la Bulgarie et de la Grèce, doivent se réunir lundi pour discuter de la situation en Ukraine.

La communauté internationale redoute que la crise des derniers mois n'ait encore creusé le fossé entre l'Est russophone et russophile, majoritaire, et l'Ouest nationaliste et ukrainophone. Sur le terrain cependant, les régions plus proches de Moscou ne donnent pas signe de vouloir faire sécession.
 

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