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Ukraine: l'armée et les rebelles défilent à l'occasion de l'indépendance

Les séparatistes pro-russes ont fait défilé dimanche une cinquantaine de prisonniers ukrainiens à Donetsk, l'un de leurs derniers grands bastions dans l'Est de l'Ukraine. De son côté, l'armée ukrainienne a célébré la fête de l'indépendance.

24 août 2014, 15:31
Les indépendantistes ont exhibé leurs prisonniers dans les rues de Donetsk.

Les rebelles prorusses ont exhibé dimanche devant la foule leurs prisonniers de guerre ukrainiens dans leur fief de Donetsk. Un pied de nez aux autorités de Kiev qui célébraient la fête de l'Indépendance avec un défilé militaire dans la capitale de l'Ukraine, au lendemain de la venue d'Angela Merkel.

Entre 40 et 50 soldats, capturés au cours des combats qui font rage dans l'est de l'Ukraine depuis plus de quatre mois, ont été présentés dans le centre-ville de Donetsk. Plusieurs milliers de personnes s'y sont rassemblées et les ont hués.

Ce défilé est largement inspiré de la "parade des vaincus" organisée le 17 juillet 1944 dans le centre de Moscou. Le pouvoir soviétique avait alors fait défiler plus de 50'000 prisonniers de guerre allemands.

A Donetsk, les hommes ont défilé encadrés par les combattants rebelles, ont constaté des journalistes de l'AFP sur place.

Plus de 2000 tués au total

Les prisonniers, tête baissée, les mains dans le dos, ont fini par monter à bord de deux cars dont la destination était inconnue. Et les rebelles qui les accompagnaient ont été acclamés par la foule.

Kiev célébrait de son côté les 23 ans de l'indépendance de l'Ukraine, avec une grande parade militaire, la première depuis 2009. Elle était destinée à remonter le moral des troupes en plein conflit meurtrier dans l'Est qui a coûté la vie à plus de 2200 personnes, dont 722 soldats.

Le président Petro Porochenko s'est engagé à cette occasion à allouer plus de 2,2 milliards d'euros au cours des trois prochaines années pour réarmer les forces ukrainiennes.

Ces fonds constituent "seulement un début modeste" de la renaissance de l'armée ukrainienne, selon M. Porochenko.

Défilé devant des milliers d'Ukrainiens

"La guerre est venue à nous du côté où on ne l'attendait pas", a-t-il dit à la foule et aux soldats, dans une allusion non voilée à la Russie, que Kiev accuse d'armer et de financer la rébellion dans l'est du pays.

"Il est malheureusement clair que dans un avenir prévisible, l'Ukraine restera soumise à une menace militaire", a-t-il ajouté.

Des milliers d'Ukrainiens ont rallié dimanche matin le centre de la ville pour assister à cette parade militaire, qui traversait le Maïdan, symbole de la contestation proeuropéenne qui avait débouché sur la chute du régime prorusse de l'ex-président Viktor Ianoukovitch en février.

Sur le terrain, le bastion rebelle de Donetsk a de nouveau été frappé dimanche par d'intenses bombardements près du centre-ville, dont les tirs se rapprochent chaque jour un peu plus. Les insurgés ont affirmé mener une contre-offensive dans le sud de la ville. Samedi, au moins six civils avaient été tués dans cette ville, selon un journaliste sur place.

Camions russes à nouveau en Russie

Les responsables séparatistes de Lougansk ont également annoncé à l'agence de presse officielle russe Ria Novosti avoir lancé une attaque contre les villes de Severodonetsk et de Debaltseve. L'état-major ukrainien a démenti ces attaques.

Le porte-parole militaire ukrainien Andriï Lyssenko a de son côté annoncé cinq tués au total dans les rangs des forces gouvernementales en 24 heures.

A Lougansk, l'aide humanitaire livrée par la Russie ce week-end a commencé à être distribuée par les autorités locales à la population, qui vit privée d'eau et d'électricité depuis plus de trois semaines.

Kiev a dénoncé auparavant cette semaine une "invasion directe" de la Russie, après la décision de Moscou de faire entrer sans l'aval de Kiev son convoi chargé, selon la Russie, d'aide humanitaire sur le territoire ukrainien. Les observateurs internationaux ont indiqué samedi que tous les camions étaient rentrés en Russie.

Réunion attendue

M. Porochenko s'est encore toutefois engagé à "parler de paix" avec son homologue russe Vladimir Poutine au cours d'un sommet régional à Minsk mardi, souhaitant le "convaincre de retirer" les rebelles de l'est du pays.

La chancelière allemande, qui s'est rendu samedi à Kiev, n'en attend rien de concret. Cette rencontre"ne donnera probablement lieu à aucune avancée", a souligné Mme Merkel.

"Je veux trouver une voie qui ne froisse pas la Russie", a-t-elle déclaré.

Samedi à Kiev, elle avait souligné que "l'intégrité territoriale de l'Ukraine est l'un des objectifs essentiels de la politique allemande".

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