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Ukraine: le Conseil de sécurité de l'ONU très inquiet

Les tensions sont vives à l'ONU autour du dossier ukrainien et du convoi humanitaire russe en particulier. Réuni en urgence vendredi, le Conseil de sécurité se dit très inquiet de ce que beaucoup considèrent comme une violation du territoire ukrainien.

23 août 2014, 09:10
Le convoi russe semble être entré sur territoire ukrainien sans autorisation officielle, ravivant ainsi les tensions.

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni vendredi en urgence, à la demande de la Lituanie, après l'entrée dans le bastion pro-russe de Lougansk en Ukraine d'un convoi humanitaire russe. A l'issue de ces consultations à huis clos, l'ambassadeur britannique Lyall Grant, président du Conseil, a parlé de "vaste inquiétude".

Il y a une "vaste inquiétude sur ce que beaucoup ont qualifié d'action illégale et unilatérale de la Fédération de Russie", pouvant conduire à une escalade, a déclaré M. Grant. L'arrivée du convoi avait suscité de vives condamnations en Occident, de l'Otan à Bruxelles en passant par Washington, Kiev évoquant de son côté une "invasion".

Après une semaine d'attente du côté russe de la frontière, trois cents camions d'aide humanitaire russe sont arrivés vendredi soir dans le bastion rebelle de Lougansk dans l'est de l'Ukraine, selon la télévision d'Etat russe. Kiev craint que ce convoi, qui se déplace en pleine zone de combats, ne fasse l'objet d'une "provocation" servant de prétexte à une intervention militaire.

Devant le Conseil de sécurité de l'ONU, la Russie a défendu sa décision de faire pénétrer le convoi en Ukraine sans l'accord de Kiev, en se disant lasse d'attendre une telle autorisation.

"Par moments, il semble qu'il n'y ait pas de chaîne de commandement claire à Kiev, car des assurances sont données (à la Russie) à un très haut niveau, puis d'autres personnes ne transmettent pas les ordres réclamés (...) par la police des frontières pour laisser passer les camions", a dit le représentant permanent de la Russie aux Nations unies, Vitali Tchourkine, devant la presse.

"Ce jeu ne pouvait pas durer indéfiniment", a-t-il ajouté. "Nous avons suffisamment attendu et il était temps d'agir", a-t-il poursuivi. "Et c'est ce que nous avons fait."

Eclat russo-lituanien

Vitali Tchourkine a jugé hypocrite la position des pays occidentaux: il a rappelé qu'ils avaient eux-mêmes voulu livrer une aide humanitaire aux civils en Syrie sans l'aval des autorités syriennes.

L'ambassadeur russe s'en est aussi pris à la Lituanie, à l'origine de cette convocation en urgence du Conseil de sécurité. Il a accusé ce pays balte, jadis membre de l'Union soviétique, de "torpiller toutes les initiatives constructives et productives" russes au Conseil de sécurité, avec l'appui des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne.

Son homologue lituannienne Raimonda Murmokaïté a rejeté cette accusation d'obstruction systématique. Elle a qualifié l'entrée du convoi russe de violation de la souveraineté de l'Ukraine.

Merkel à Kiev samedi

Dans un communiqué parvenu tôt samedi, Didier Burkhalter, président de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), a déploré que Kiev et Moscou ne se fussent pas mis d'accord sur les conditions d'envoi du convoi. Le ministre suisse des Affaires étrangères a appelé les parties à collaborer pour "éviter une nouvelle escalade" et à fournir une aide conforme aux principes humanitaires, respectant la souveraineté de l'Ukraine.

La veille, dans un entretien téléphonique avec Angela Merkel, le président russe Vladimir Poutine a expliqué que tout nouveau retard du convoi aurait été "inacceptable". La chancelière allemande doit se rendre samedi à Kiev. Elle sera reçue par le président ukrainien Porochenko pour une visite symbolique à la veille de la fête de l'indépendance de l'Ukraine, qui donnera lieu à un défilé militaire dans la capitale.

Angela Merkel a indiqué que l'objectif principal de son déplacement était de contribuer à une trêve dans les combats dans l'est de l'Ukraine. "Nous devons parvenir à une situation où des gens ne sont plus tués tous les jours. La question de la manière dont l'Allemagne soutient l'Ukraine est également à l'ordre du jour", a déclaré Mme Merkel dans un entretien accordé au journal "Freie Press".

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