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Ukraine: Le gouvernement échappe à la défiance, la mobilisation continue

Le gouvernement ukrainien a survécu mardi à une motion de défiance et le Premier ministre Mykola Azarov a personnellement demandé pardon pour les violences policières. Mais l'opposition reste mobilisée.

03 déc. 2013, 20:10
Accusé par l'opposition d'être personnellement responsable des violences policières et d'avoir "vendu l'Ukraine à la Russie", le Premier ministre Mykola Azarov et son gouvernement ont été convoqués au parlement, devant lequel étaient rassemblés des milliers d'opposants.

L'opposition ukrainienne restait mobilisée mardi malgré le rejet d'une motion de défiance à l'encontre du gouvernement, tenu pour responsable de l'échec de l'intégration européenne et de la répression sans précédent de manifestations pro-européennes. Le président s'est envolé dans ce contexte pour la Chine.

Après le vote, entre 20'000 et 30.000 manifestants se sont réunis sur la place de l'Indépendance, haut lieu de la "Révolution orange" de 2004.

"Je vous appelle à ne pas baisser les bras. Il nous faut un nouveau pouvoir", a lancé le boxeur Vitali Klitschko, l'un des meneurs de l'opposition, devant les manifestants.

Plus tôt dans la journée, une motion de défiance contre le Premier ministre Mykola Azarov et son gouvernement, accusés par l'opposition d'être personnellement responsables des violences policières contre les manifestants et d'avoir "vendu l'Ukraine à la Russie", a été rejetée.

Seuls 186 députés ont soutenu la motion proposée par trois groupes de l'opposition, alors qu'une majorité de 226 voix était requise.

Remaniements annoncés

S'exprimant devant les députés avant le vote, M. Azarov a demandé pardon pour les violences policières contre des manifestants samedi à Kiev, qui avaient fait des dizaines de blessés. "Je vais en tirer des conclusions fermes et il y aura des remaniements au sein du gouvernement", a-t-il ajouté.

La veille, le Premier ministre avait déjà annoncé la démission du chef de la police de Kiev. Il doit présider mercredi matin un conseil des ministres, alors que le siège du gouvernement reste toujours bloqué par des manifestants.

Manifestants mis en garde

M. Azarovl a mis mardi en garde ces derniers contre une responsabilité "pénale" pour leurs agissements "illégaux". Il s'est dit prêt au dialogue à condition qu'il soit mis fin au blocus du siège du gouvernement et d'autres bâtiments officiels.

Trois manifestants accusés d'avoir provoqué les troubles dimanche devant l'administration présidentielle ont été arrêtés mardi, a annoncé l'agence de presse Interfax. La présidence est depuis bouclée par plusieurs cordons de policiers des forces antiémeutes portant des casques et armés de boucliers.

L'intervention de M. Azarov, en russe, a été accompagnée de cris de désapprobation des députés de l'opposition bien qu'il ait promis de poursuivre l'intégration européenne.

Démission réclamée

Les dirigeants de l'opposition ont souligné que le président était personnellement responsable de l'échec de l'intégration européenne. Ils ont réaffirmé qu'il devait démissionner.

Vitali Klitschko a qualifié de "haute trahison" la décision du gouvernement de suspendre l'accord d'association avec l'Union européenne (UE) qui devait être signé au sommet de Vilnius la semaine dernière.

Dimanche, plus de 100'000 manifestants se sont rassemblés à Kiev et des dizaines de milliers d'autres dans d'autres villes d'Ukraine pour protester contre la volte-face des autorités.

Ianoukovitch en Chine

L'ex-président ukrainien Viktor Iouchtchenko, porté au pouvoir par la "Révolution orange", a appelé mardi le pouvoir à "engager un dialogue" avec les manifestants. Autrement, "la situation pourrait devenir incontrôlable dans les jours qui viennent", a-t-il prévenu.

Le président Viktor Ianoukovitch a choisi dans ce contexte de quitter l'Ukraine mardi pour une visite d'Etat de trois jours en Chine, où est prévue la signature d'accords économiques.

Cette visite doit être suivie par un déplacement en Russie, pays qui a joué un rôle décisif pour dissuader l'Ukraine de signer l'accord d'association avec l'UE, afin d'y signer une feuille de route de coopération.

Appel de l'Otan

Condamnant "l'usage excessif de la force contre des manifestants pacifiques", les 28 pays membres de l'Otan ont appelé le gouvernement et l'opposition ukrainiens à engager le dialogue et à lancer un processus de réforme.

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