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Ukraine: le Parlement de Crimée déclare la péninsule indépendante

Le Parlement de Crimée a adopté mardi une déclaration d'indépendance à l'égard de l'Ukraine.

11 mars 2014, 13:00
A pro Russian supporter waves a Russian flag next to a statue of Soviet revolutionary leader Vladimir Lenin at a square in central Simferopol, Crimea, Ukraine, Thursday, March 9, 2014. A few thousand people gathered in Lenin Square on Sunday morning for a rally in support of a 'Yes' vote in the March 16 referendum on Crimea joining the Russian Federation. (AP Photo/Darko Vojinovic)

Les députés du Parlement pro-russe de Crimée ont déclaré mardi la péninsule indépendante de l'Ukraine, étape préalable avant le référendum de dimanche pour permettre son rattachement à la Russie. Le président déchu Viktor Ianoukovitch a affirmé pour sa part qu'il était toujours "le président légitime de l'Ukraine".

Les députés criméens ont notamment invoqué le précédent du Kosovo pour justifier leur démarche du point de vue du droit international. "Une déclaration d'indépendance de la république autonome de Crimée et de la ville de Sébastopol" a été adoptée par 78 des 81 députés présents, selon un communiqué de ce parlement considéré comme illégal par les autorités de Kiev.

Le texte invoque la Charte des Nations unies et "toute une série d'autres documents internationaux établissant le droit des peuples à l'autodétermination", ainsi que l'avis rendu par la Cour internationale de justice le 22 juillet 2010, selon lequel "la proclamation unilatérale d'indépendance par une partie d'un Etat ne viole aucune norme du droit international".

"Indépendant et souverain"

Si le référendum du 16 mars débouche sur le rattachement de la Crimée et de la ville de Sébastopol à la Russie, la Crimée sera déclarée "Etat indépendant et souverain avec une forme républicaine de gouvernement", indique encore la déclaration.

"La République de Crimée sera un Etat démocratique, laïque et multinational, qui s'engagera à maintenir la paix et l'entente inter-ethnique et interconfessionnelle sur son territoire", poursuit le document.

En cas de vote en faveur du rattachement, la Crimée "s'adressera à la Fédération de Russie pour y être admise sur la base d'un accord intergouvernemental idoine en tant que nouveau sujet de la Fédération", précise la déclaration. Celle-ci a été adoptée également par le conseil municipal de Sébastopol, ajoute le communiqué.

Ianoukovitch "toujours président"

De son côté, Viktor Ianoukovitch a affirmé mardi qu'il était toujours "le président légitime de l'Ukraine", dans une courte déclaration devant des journalistes à Rostov-sur-le Don, en Russie.

"Dès que le permettront les circonstances - je suis certain qu'il ne faudra pas attendre longtemps - je reviendrai forcément à Kiev", a déclaré le président déchu en février après trois mois de manifestations et au prix d'une centaine de morts.

"Je m'adresse à la communauté internationale: personne n'a le droit de soutenir un coup d'Etat", a encore déclaré M. Ianoukovitch, qualifiant le nouveau pouvoir pro-occidental à Kiev de "clique" composée d'"ultra-nationalistes et de néo-fascistes".

Il n'a pas mentionné le référendum prévu dimanche, avec le soutien de Moscou, pour le rattachement de la Crimée à la Russie, et a même semblé en discordance avec la position russe.

Kiev veut se doter d'une "Garde nationale"

"Vos actes ont eu pour conséquence que la Crimée se détache, que même sous la menace des armes la population du sud-est (majoritairement russophone) exige d'être respectée et que soient respectés ses droits", a encore déclaré Viktor Ianoukovitch, s'adressant au nouveau pouvoir.

A Kiev, le président ukrainien par intérim, Olexander Tourtchino, a quant à lui déclaré que l'Ukraine allait se doter d'une "Garde nationale", en réplique aux efforts de la Russie pour annexer la péninsule de Crimée.

En raison de la gabegie qui a régné au sein des troupes sous l'ex-président Ianoukovitch, l'armée ukrainienne doit être remise sur pied "pratiquement à partir de rien", a estimé M. Tourtchinov. Selon le ministre de la Défense, l'Ukraine ne peut compter que sur 6000 hommes d'infanterie prêts au combat, face aux quelque 200 000 soldats russes présentés sur les frontières orientales du pays.

La nouvelle Garde nationale sera placée sous la tutelle du ministère de l'Intérieur et son objectif sera de "défendre les citoyens vis-à-vis des criminels et face à une agression intérieure ou extérieure".

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