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Ukraine: le Parlement refuse le transfert de Timochenko à l'étranger

Le Parlement de Kieva refusé le transfert de Ioulia Timochenko à l'étranger.

21 nov. 2013, 12:30
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Le Parlement ukrainien a rejeté jeudi tous les projets de loi permettant le transfert à l'étranger de l'opposante emprisonnée Ioulia Timochenko. Cela rend de plus en plus improbable la signature d'un accord d'association avec l'UE fin novembre.

Plusieurs dirigeants européens ont souligné que la signature de l'accord d'association au sommet du Partenariat oriental de l'UE les 28-29 novembre serait impossible sans l'approbation d'une loi permettant le transfert de Mme Timochenko à l'étranger pour des soins médicaux.

Mais six textes différents présentés au Parlement sur les soins aux détenus à l'étranger ont été rejetés, obtenant les voix de moins de 200 députés alors qu'une majorité de 226 voix était requise. Le Parti des régions du président Viktor Ianoukovitch, majoritaire au Parlement, n'a pas participé au vote.

"Honte!", ont crié les députés de l'opposition, devant les émissaires européens, l'ex-président polonais Alexander Kwasniewski et ex-président du Parlement européen Pat Cox, qui se trouvaient dans la salle. La perspective de cet accord d'association fait l'objet depuis des semaines d'une intense lutte d'influence entre l'UE et la Russie.

Moment de vérité

"C'est le moment de vérité pour Ianoukovitch, qui va montrer s'il est prêt à signer un accord d'association avec l'UE ou s'il a menti ces deux dernières années", avait déclaré avant le vote Arseni Iatseniouk, allié de Mme Timochenko. "Ce n'est pas un choix entre l'Ouest et l'Est, c'est un choix entre avenir et passé, a-t-il ajouté.

Après l'échec du vote, les députés d'opposition ont de nouveau appelé le président Ianoukovitch à une solution plus simple, comme gracier l'opposante comme l'avaient proposé les émissaires européens.

"Nous appelons à convoquer la commission des grâces, examiner la demande de Cox-Kwasniewski et gracier Timochenko", a déclaré Irina Guerachtchenko, député du parti Oudar du boxeur Vitali Klitschko. M. Iatseniouk a pour sa part soumis au président du Parlement Volodymyr Rybak (Parti des régions) un projet de décret de grâce présidentielle.

Le président ukrainien s'est cependant retranché en octobre derrière la décision du Parlement sur le sort de l'opposante. Incarcérée depuis 2011, l'ex-Premier ministre Ioulia Timochenko purge une peine de sept ans de prison pour abus de pouvoir. Souffrant de hernies discales, elle est hospitalisée depuis avril 2012.

L'UE ou la Russie

M. Ianoukovitch avait souligné la semaine dernière qu'il ne devait pas s'agir de permettre à Mme Timochenko, sa rivale à la présidentielle de 2010, d'"échapper à sa responsabilité pénale". L'opposition l'avait accusé le même jour de mener un "double jeu" entre Moscou et Bruxelles.

Les aspirations européennes de Kiev sont vues d'un très mauvais oeil par Moscou qui refuse de voir cette ex-république soviétique sortir de sa zone d'influence. La Russie accuse l'UE de faire pression sur l'Ukraine pour qu'elle choisisse entre la Russie et l'Ouest.

Selon une source diplomatique citée par le journal anglophone ukrainien "Kyiv Post", M. Ianoukovitch a dit mardi au commissaire européen pour l'élargissement Stefan Füle que l'Ukraine n'avait en fait pas l'intention de signer l'association à Vilnius.

Selon une autre source du journal, le chef de la diplomatie ukrainienne Léonid Kojara a également fait une déclaration dans ce sens lors d'une rencontre avec l'ambassadeur de l'UE en Ukraine Jan Tombinsky.

Retards en vue

Dalia Grybauskaite, présidente de la Lituanie qui assure la présidence tournante de l'UE a averti mercredi dans une interview à l'AFP que l'accord d'association entre l'UE et l'Ukraine pourrait être "durablement retardé" en cas d'échec du sommet de Vilnius.

Le chef de la commission aux affaires étrangères de la Douma (chambre basse du Parlement russe), Alexeï Pouchkov, a de son côté accusé mercredi l'UE de "poser des ultimatums à l'Ukraine", d'"exercer un diktat" et de la traiter comme "une quasi-colonie".

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait dénoncé mardi une pression "éhontée" de la part de l'UE sur les pays de son Partenariat oriental.

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