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Ukraine: le Premier ministre évoque un "coup d'État"

Le Premier ministre ukrainien, Mikola Azarov, dénonce un coup d'État des manifestants qui bloquent toujours le siège du gouvernement mardi. Quant au Parlement, il rejette la motion de défiance contre le gouvernement.

03 déc. 2013, 10:37
Les manifestants sont partisans d'un rapprochement avec l'Union européenne.

Plusieurs milliers d'Ukrainiens manifestaient encore mardi matin à Kiev devant le parlement. Les députés s'apprêtaient à examiner une motion de défiance du gouvernement, sous la pression d'une mobilisation inédite depuis la Révolution orange.

"Honte!", criait la foule brandissant de nombreux drapeaux ukrainiens, rassemblée devant la Rada (parlement) qui est encerclée par un cordon de plusieurs centaines de représentant de forces de l'ordre casqués.

Le Premier ministre, Mikola Azarov, a déclaré que le gouvernement n'était pas en mesure d'assumer ses fonctions essentielles, ce qui risque d'avoir des conséquences sur le paiement des retraites et des salaires. "Cela a toutes les caractéristiques d'un coup d'Etat. C'est une affaire très grave", a-t-il dit aux ambassadeurs de l'Union européenne, des Etats-Unis et du Canada, cité par l'agence de presse Interfax.

Après une manifestation ayant rassemblé plus de 100'000 personnes dimanche, l'opposition réclame le départ du pouvoir ukrainien, qui a renoncé à signer un accord d'association avec l'UE lors du sommet de Vilnius la semaine dernière.

Dans un geste de conciliation, le président du Parlement, Volodymir Rybak, a annoncé mettre à l'ordre du jour mardi la question de la défiance du gouvernement, comme le réclame l'opposition. L'assemblée est dominée par le Parti des régions du président Viktor Ianoukovitch.

"Ce que nous exigeons, c'est d'abord de voter un texte sur le départ du gouvernement et ensuite de soumettre au vote la libération (de l'opposante Ioulia) Timochenko et de trois militants arrêtés illégalement", a déclaré lundi soir l'un des leaders de l'opposition, Arseni Iatseniouk, proche de l'ex-Premier ministre emprisonnée.

"Peur de rien"

Plus de mille personnes ont passé la nuit de lundi à mardi sur la place de l'Indépendance, ont rapporté des journalistes de l'AFP. La plupart d'entre eux se sont rassemblés mardi matin autour du parlement, rejoints par plusieurs milliers de manifestants.

"On est ici pour faire la révolution. On restera ici jusqu'à la victoire, on n'a peur de rien", a assuré Anatoli Krilouchine, 65 ans, arrivé trois jours plus tôt de Berdytchiv (ouest), qui accuse le gouvernement d'avoir "trahi le peuple"

Un millier de personnes étaient également réunies devant le siège du gouvernement, proche du parlement, dont l'opposition compte bloquer les accès jusqu'au départ du pouvoir.

La mobilisation de l'opposition a été provoquée par la volte-face du pouvoir ukrainien, qui a soudainement suspendu fin novembre la signature d'un accord d'association avec l'Union européenne, en préparation depuis des mois, pour se tourner vers la Russie.

Le Parlement rejette la motion de défiance contre le gouvernement

Le Parlement ukrainien a rejeté mardi la motion de défiance contre le gouvernement de Mykola Azarov tenu responsable par l'opposition de l'échec de l'intégration à l'UE et de la répression des manifestants pro-européens. Seuls 186 députés ont soutenu le texte proposé par trois groupes de l'opposition.

Une majorité de 226 voix était requise. Le Parti des régions, au pouvoir, n'a pas participé au vote.

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