Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Ukraine: le ton se durcit entre Moscou et Washington

Moscou réfléchissait aujourd'hui à la suspension du droit de regard des Occidentaux sur l'arsenal nucléaire russe, tandis que Paris et Washington envisageaient de nouvelles mesures contre la Russie. Une escalade verbale alors que sur le terrain, manoeuvres militaires et manifestations se multipliaient.

08 mars 2014, 20:47
Pro Ukrainian protesters hold a banner reading "Putin hands off Ukraine" and posters "Dear Russinas go home" and "Respect our sovereignty" during a rally against the Russian military's actions in Crimea on the Place des Nations in front of the European headquarters of the United Nations, in Geneva, Switzerland, Saturday, March 8, 2014. (KEYSTONE/Salvatore Di Nolfi)

La journée de samedi a aussi été marquée par un troisième échec pour l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Le convoi de ses 54 observateurs, civils et militaires non armés, a dû à nouveau rebrousser chemin à l'approche du poste de contrôle d'Armiansk, sur un des deux axes routiers permettant d'entrer en Crimée.

Des hommes armés en treillis ont pointé leurs armes vers le convoi puis ont tiré en l'air trois fois, selon une source au sein de la mission contactée par téléphone. Un porte-parole de l'OSCE a indiqué de son côté que les observateurs s'étaient repliés dans la ville la plus proche, Kherson, afin de décider de la conduite à tenir.

Pour le représentant spécial de l'OSCE en Ukraine, il est déterminant de poursuivre le dialogue avec la Russie afin de résoudre cette crise. Le Suisse Tim Guldimann a fait cette déclaration lors de l'émission "Samstagsrundschau" de la SRF.

Nouvelles mesures

Sur le plan diplomatique, Barack Obama a téléphoné à six dirigeants internationaux, dont François Hollande et les présidents des trois Etats baltes, pour examiner l'évolution de la situation en Ukraine, a annoncé la Maison blanche.

La France et les Etats-Unis réfléchissent, "faute de progrès" vers la sortie de crise, à "de nouvelles mesures" contre la Russie, selon la présidence française.

Inspections nucléaires suspendues

Le ministère russe de la Défense a, lui, évoqué une possible suspension des inspections étrangères de son arsenal d'armes stratégiques, y compris les missiles nucléaires, en réponse aux "menaces" venant des Etats-Unis et de l'Otan.

Ces inspections ont lieu dans le cadre du Traité de réduction des armes stratégiques (START) signé en 2010 par les Etats-Unis et la Russie, et dans celui du Document de Vienne entre les pays membres de l'OSCE.

Toujours du côté russe, le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a demandé une enquête de l'OSCE sur les responsables de la mort, le mois dernier, de dizaines de personnes à Kiev, tuées dans des attaques de snipers, arguant qu'on ne pouvait continuer à "dissimuler" la vérité.

Arrivée de militaires russes

En Ukraine même, signe que les forces russes sont loin d'un retrait de Crimée, une soixantaine de camions militaires russes sont entrés en Ukraine par voie terrestre et maritime, selon les garde-frontières ukrainiens.

Le général Mykola Kovil, un haut responsable des garde-frontières, avait indiqué vendredi que 30 000 soldats se trouvaient en Crimée, soit 5000 de plus que le contingent autorisé par les accords entre Moscou et Kiev.

Et le chef de l'extrême droite ukrainienne Dmitro Iaroch, l'un des artisans de la chute de Viktor Ianoukovitch, a annoncé sa candidature à l'élection présidentielle prévue le 25 mai.

Le dirigeant du mouvement "Praviy Sektor" ("Secteur droit") est poursuivi par la justice en Russie pour incitation au terrorisme.

Manifestations pro et anti russes

Et dans l'est ukrainien, des manifestations ont rassemblé des milliers de partisans du rapprochement avec Moscou, notamment à Donetsk et Kharkiv.

A l'opposé, quelques centaines de partisans de la souveraineté de l'Ukraine ont défilé - événement rare - à Simféropol, au coeur de la région séparatiste de Crimée qui organise le 16 mars un référendum pour le rattachement à la Russie.

A Varsovie, en Pologne, plus de deux mille syndicalistes de Solidarité ont défilé pacifiquement devant l'ambassade de Russie pour protester contre l'intervention de Moscou en Ukraine, selon l'AFP.

"C'est le printemps"

Enfin, interrogé sur le risque que Moscou coupe le robinet de gaz à l'Ukraine, le chef de la diplomatie ukrainienne Andrii Dechtchitsa a répondu par une boutade: "S'ils coupent, nous nous chaufferons au bois, ou nous vivrons sans chauffage, c'est le printemps", a-t-il dit.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias