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Ukraine: Les chefs des diplomaties américaine et russe se retrouvent à Rome

Le chef de la diplomatie américaine John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov se sont retrouvés dimanche à Rome pour la première fois depuis le vote au Congrès d'une loi autorisant de nouvelles sanctions contre Moscou et la livraison d'armes létales à Kiev. C'était la 17e rencontre entre les deux hommes cette année.

14 déc. 2014, 22:24
le chef de la diplomatie américaine John Kerry (droite) et son homologue russe  Sergei Lavrov (gauche) durant leur entrevue aujourd'hui à Rome

La Russie a menacé samedi de prendre des mesures de rétorsion contre les Etats-Unis si le texte adopté à l'unanimité par le Congrès, intitulé "Acte de soutien à la liberté de l'Ukraine", était appliqué. "Il n'y a aucun doute que nous ne pourrions pas laisser cela sans réponse", a averti le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov.

Le président américain a désormais le choix entre promulguer la loi ou mettre son veto. La Maison Blanche n'a pas dévoilé ses intentions, bien que Barack Obama ait récemment qualifié de "contre-productive" l'imposition de sanctions américaines supplémentaires sans coordination avec l'Union européenne.

La livraison d'armes par les Etats-Unis à l'Ukraine est aussi du ressort du président, qui y reste opposé. Le Congrès a néanmoins accentué sa pression sur la Maison Blanche en autorisant 350 millions de dollars de crédit à cet effet sur trois ans.

Economie russe plombée

A propos de l'Ukraine, le secrétaire d'Etat américain devait insister, lors de son entretien avec son homologue russe, sur "la manière de parvenir à une désescalade sur le terrain", selon un responsable du département d'Etat.

Washington souhaite aboutir "à la mise en oeuvre de l'accord de Minsk" sur le cessez-le-feu, signé en septembre, et "généralement considéré comme le meilleur moyen pour parvenir à cette désescalade", selon la même source.

La menace de nouvelles sanctions américaines survient alors que l'économie russe est plombée par les précédentes sanctions occidentales et la chute des prix du pétrole.

A Kiev, des députés ont qualifié d'"historique" le vote du Congrès, alors que l'Ukraine cherche désespérément à convaincre ses alliés de lui vendre des armes pour ses soldats, largement sous-équipés face à des rebelles soutenus militairement, selon Kiev et les Occidentaux, par la Russie.

Les combats diminuent

En huit mois, le conflit ukrainien a fait 4634 morts, selon l'ONU. Sur le terrain, où une trêve a été annoncée mardi dans l'Est séparatiste, les combats ont nettement diminué. Dimanche, l'armée ukrainienne a fait état de 14 attaques contre ses positions au cours des dernières 24 heures.

Les autorités ont annoncé la veille l'interdiction pour des raisons de sécurité des vols à destination de Dnipropetrovsk, Kharkiv et Zaporijjia, grandes villes proches du front de l'Est séparatiste.

Ces centres industriels sont les chefs-lieux des régions frontalières de celles de Donetsk et de Lougansk, en proie à la rébellion séparatiste prorusse et où les liaisons aériennes sont interrompues depuis plusieurs mois.

Au bord de la faillite

Au bord de la faillite, l'Ukraine a mis en oeuvre un programme de réformes radicales, salué samedi par le numéro deux du Fonds monétaire international (FMI) David Lipton, qui s'est dit "impressionné" à l'issue d'une visite à Kiev.

Le FMI a accordé au printemps à Kiev une aide financière de 17 milliards de dollars, dans le cadre d'un plan de sauvetage de 27 milliards, mais averti en novembre que le pays aurait besoin de 19 milliards supplémentaires d'ici à la fin 2015.

Le déblocage de nouveaux fonds serait crucial pour les autorités ukrainiennes, qui doivent rembourser leur dette gazière envers la Russie et trouver une solution à la pénurie de charbon qui menace le pays à l'approche de l'hiver.

Le président français François Hollande s'est entretenu dimanche avec la chancelière allemande Angela Merkel et le président ukrainien Petro Porochenko.

"Ils ont fait le point des discussions en cours entre Kiev et Moscou sur la mise en oeuvre du protocole de Minsk, en particulier l'application d'un cessez-le-feu effectif, les échanges de prisonniers et la reprise du dialogue avec les séparatistes dans le cadre du groupe de contact", a précisé l'Elysée dans un communiqué.

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