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Ukraine: les séparatistes prêts à se battre pour Donetsk

Les séparatistes pro-russes sont prêts à livrer bataille pour conserver la ville de Donetsk, alors que l'armée ukrainienne a repris le contrôle de nombreuses autres villes de l'est de l'Ukraine.

07 juil. 2014, 18:50
Donetsk

Les rebelles prorusses veulent en découdre pour sauvegarder leur bastion de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine. Ils ont promis lundi un "tournant" dans leur conflit avec Kiev. Pendant ce temps, l'armée ukrainienne progresse, après avoir repris Slaviansk samedi.

Plusieurs leaders séparatistes ont affiché leur résolution à livrer bataille. Lundi matin, Donetsk était calme. Pourtant, des combats étaient signalés par les rebelles sur une colline stratégique à une quarantaine de kilomètres de la ville.

Le nombre de rebelles est estimé à quelques milliers dans la région. Leur effectif a augmenté suite à la fuite de prorusses ayant fui Slaviansk. Leur potentiel militaire reste difficile à mesurer. Ils disposent toutefois de blinds et de canons anti-aériens.

Donetsk et son agglomération rassemblent près de 1,8 million d'habitants. De nombreux commerces ont fermé et il semble que des milliers d'habitants ont déjà fui Donetsk.

Défendre une aussi grande ville n'est pas évident, même si les rebelles ont renforcé les points de contrôle sur les grands axes. Pour l'armée ukrainienne également, le défi est de taille. D'autant que le président ukrainien Petro Porochenko s'est engagé à ne pas mettre la population en danger.

Etablir un "blocus"

Entrer dans la ville avec des chars et des blindés exposerait ceux-ci aux tirs d'armes anti-char, dont les rebelles sont amplement pourvus. Et une éventuelle guérilla urbaine, évoquée par les insurgés, ferait couler beaucoup de sang.

Cette ville abrite aussi le siège de la holding financière et industrielle de Rinat Akhmetov, l'homme le plus riche d'Ukraine (dont la fortune est estimée à 9,8 milliards de francs). Il a invité les forces gouvernementales à la retenue à Donetsk et dans la région environnante du Donbass.

Selon l'ancien ministre de la Défense par intérim, Mykhaïlo Koval, la stratégie, conçue par le président Petro Porochenko consiste à établir un "blocus" tant de Donetsk que de l'autre grande ville rebelle, Lougansk. Ce "blocus complet" forcera les rebelles "à déposer les armes", a-t-il souligné à la télévision.

De fait, les forces loyalistes resserrent leur étreinte. Depuis le début de l'insurrection, ce printemps, elles sont présentes aux portes de Donetsk, où elles ont toujours gardé le contrôle de l'aéroport autour duquel éclatent des combats sporadiques. Elles se rapprochent par le nord depuis trois jours.

Des incertitudes

La grande inconnue reste l'appui que les habitants de Donetsk sont prêts à donner aux insurgés. Dimanche, 2000 partisans de la "République populaire de Donetsk" seulement se sont rassemblés pour proclamer leur intention de défendre la ville.

Autre incertitude: le soutien du Kremlin aux insurgés. Selon le chef d'un centre d'études politiques, Volodymyr Fesenko, Moscou pourrait livrer des armes et concentrer ses troupes à la frontière. Une intervention directe "provoquerait une troisième vague de sanctions et (le président russe Vladimir, NDLR) Poutine voudrait l'éviter".

Jeu diplomatique

L'analyste politique de l'Institut de coopération euro-atlantique Volodymyr Gorbatch a exclu d'emblée l'entrée des soldats russes en Ukraine. A son avis, "cette question n'est plus qu'une carte dans le jeu diplomatique du président russe".

Dans ce jeu, Moscou jouit d'un appui indirect des Européens et notamment de Berlin, qui cherche à pousser Kiev à accepter un cessez-le-feu inconditionnel. L'Ukraine s'y oppose, jugeant qu'il ne ferait que renforcer les rebelles, tant qu'ils contrôlent des parties de la frontière avec la Russie.

Des blessés sur le Maïdan

Les tensions ne se concentrent pas que dans l'est de l'Ukraine. A Kiev, la place emblématique du Maïdan reste occupée par des centaines de personnes se réclamant de "groupes d'autodéfense".

Leur présence est devenue un problème insoluble pour la municipalité dirigée par Vitali Klitschko. Lundi, quatre personnes y ont été blessées dans des échanges de tirs de pistolets à impulsion électrique, a indiqué la police. Ces personnes ont été hospitalisées, souffrant de brûlures. Une enquête a été ouverte.

 

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