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Ukraine: les tirs d'artillerie continuent à Donetsk

Les tirs d'artillerie se sont poursuivis durant la nuit de dimanche à lundi à Donetsk. Lundi matin des renforts en armes lourdes semblaient faire route vers le fief séparatiste.

10 nov. 2014, 11:33
Des armes lourdes semblaient converger à Donetsk lundi matin.

Les tirs d'artillerie ont continué durant la nuit de dimanche à lundi à Donetsk, bastion séparatiste prorusse dans l'est de l'Ukraine. Leur intensité était toutefois moindre que la nuit précédente. Dans la matinée, des renforts en armes lourdes semblaient converger vers la ville.

Donetsk a été soumise dimanche à des bombardements sans précédent depuis un mois. Les tirs d'artillerie se sont poursuivis lundi matin près du site de l'aéroport, théâtre de combats intenses depuis des mois. Selon des journalistes, il est probable que les rebelles tirent sur les forces ukrainiennes à partir de positions situées à la périphérie.

Par ailleurs, des renforts en armes lourdes semblaient faire route vers le fief prorusse. Six chars et deux blindés en mouvement ont été observés dans une ville à 50 kilomètres de Donetsk. A Makiivka, à 11 kilomètres au nord-est du fief séparatiste, d'autres journalistes ont constaté la progression de 14 transportant chacun un canon de 122 mm.

Pression diplomatique

Cette activité militaire survient au lendemain de l'appel de l'UE à Moscou à retirer ses troupes et empêcher l'envoi de renforts supplémentaires. La Maison Blanche avait également rappelé que toute tentative des rebelles de s'emparer de davantage de territoire constituerait une "flagrante violation" des accords de cessez-le-feu.

Lundi matin le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a lui aussi déploré que la situation se tende de nouveau dans les territoires de l'est de l'Ukraine. Il a exhorté toutes les parties à respecter l'accord de cessez-le-feu.

La question ukrainienne sera au centre d'un entretien prévu dans la soirée avec Federica Mogherini, la cheffe de la diplomatie européenne.

Colonne de véhicules

La veille, les observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont annoncé avoir localisé en zone rebelle une colonne de véhicules blindés sans signes distinctifs. Ils ont notamment fait état de "plus de 40 chars et camions" qui ont été vus circulant sur une voie rapide à la périphérie est de Makiïvka.

Parmi eux, 19 camions militaires de la marque russe Kamaz, sans plaque d'immatriculation, transportaient des canons de 122 mm et du personnel en uniforme vert foncé, sans insigne. Six camions-citernes les accompagnaient. Les observateurs de l'OSCE ont aussi vu "un convoi de neuf chars" se déplaçant au sud-ouest de Donetsk.

"Provocations" redoutées

"L'OSCE n'a pas indiqué l'appartenance de ces équipements et de troupes, mais les militaires ukrainiens n'ont aucun doute là-dessus", a déclaré dimanche le porte-parole militaire Andriï Lyssenko dans une claire allusion à la Russie.

Il avait dit craindre des "provocations" visant à "créer un prétexte pour l'introduction dans le Donbass de soi-disant forces du maintien de la paix russes". Les agences publiques russes ont en revanche indiqué que les équipements appartenaient aux insurgés, en citant des chefs rebelles.

Armer les rebelles

Les autorités ukrainiennes, qui accusent Moscou d'armer les rebelles et d'envoyer des troupes régulières dans l'Est, avaient dénoncé vendredi l'entrée à partir de la Russie de dizaines de chars, de pièces d'artillerie et de troupes. Ces informations n'ont été confirmées ni par les Etats-Unis ni par l'OTAN.

La situation sur le terrain s'est brusquement dégradée après la tenue des élections séparatistes le 2 novembre. Celles-ci ont remis en cause les accords de paix signés en septembre par Kiev et les séparatistes prorusses avec la participation de Moscou et de l'OSCE.

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