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Ukraine: Poutine envisage une "solution diplomatique"

Vladimir Poutine a défendu le droit de la région de Crimée à être rattachée à la Russie. Mais il est également favorable à une "solution diplomatique" à la crise qui s'y déroule.

09 mars 2014, 21:46
Vladimir Poutine soutient la Crimée.

Les "mesures" prises par les autorités de Crimée respectent le "droit international", a affirmé dimanche M. Poutine lors d'entretiens téléphoniques avec la chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre britannique David Cameron. A l'opposé, les Occidentaux qualifient d'"illégal" le référendum prévu le 16 mars sur le rattachement de la péninsule à la Russie.

Angela Merkel l'a répété à Vladimir Poutine, déclarant que ce "prétendu référendum" était "contraire à la Constitution ukrainienne et au droit international", selon son porte-parole Steffen Seibert. Vladimir Poutine a maintenu que les actuelles autorités prorusses de Crimée étaient "légitimes", selon le Kremlin.

Groupe de contact

Le président russe a toutefois assuré à David Cameron "vouloir trouver une solution diplomatique à la crise", selon Londres. Il a déclaré qu'il parlerait avec son chef de la diplomatie Sergueï Lavrov d'un "groupe de contact", souhaité par les Occidentaux et la Suisse.

M. Poutine "a reconnu qu'il était dans l'intérêt de nous tous d'avoir une Ukraine stable", a écrit Downing Street. Ce "groupe de contact pourrait conduire à des discussions directes entre les gouvernements russe et ukrainien", a plaidé le Premier ministre britannique à l'homme fort de Moscou.

"Nous ne céderons pas un centimètre"

La journée a été rythmée par des rassemblements pour le 200e anniversaire du poète et symbole de l'indépendance ukrainienne Taras Chevtchenko. Mais les prorusses ont également organisé de grandes manifestations, souvent devant des statues de Lénine.

A Kiev, des milliers d'Ukrainiens se sont rassemblés dans le parc Taras Chevtchenko et sur la place Maïdan. Devant la foule, le Premier ministre Arseni Iatseniouk a prévenu "la Russie et son président" Vladimir Poutine: "C'est notre terre, nous n'en céderons pas un centimètre".

Arseni Iatseniouk se rendra mercredi à Washington "pour avoir des entretiens sur les moyens de régler la situation". Son ministre des affaires étrangères Andrii Dechtchitsa a de son côté affirmé que le gouvernement ukrainien espérait signer le 17 ou le 21 mars le volet politique d'un accord d'association avec l'Union européenne.

Pendant ce temps, la Russie a renforcé son emprise sur la Crimée. Dans la nuit de samedi à dimanche, les troupes russes ont cerné un nouveau poste ukrainien dans l'ouest de la Crimée, bloquant une trentaine de gardes-frontières à l'intérieur.

Moscou contrôle désormais onze postes-frontières de la République autonome de Crimée, selon un porte-parole des garde-frontières. Des hommes en armes pro-russes, dont les uniformes ne portent aucun insigne, ont en outre pris position dimanche autour d'un aérodrome militaire ukrainien de Crimée, non loin de la localité de Saki.

Heurts entre manifestants

En Crimée, les proeuropéens et les prorusses sont descendus dans les rues pour soutenir leur camp. A Sébastopol, des militants prorusses et des cosaques s'en sont pris à des partisans de l'Ukraine.

A Donetsk, dans l'est russophone du pays, plusieurs milliers de prorusses se sont réunis pour réclamer un référendum sur un rattachement à la Russie. Ils brandissaient des drapeaux russes ou du parti communiste.

Observateurs de l'OSCE refusés

Sur le terrain, les 54 observateurs internationaux dépêchés par l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) n'ont toujours pas réussi à entrer en Crimée. Et ce malgré trois tentatives. A l'approche du poste de contrôle, des hommes armés en treillis ont pointé leurs armes vers le convoi puis ont tiré en l'air trois fois.

Président en exercice de l'OSCE, le président de la Confédération Didier Burkhalter se rendra à Moscou au printemps pour les 200 ans des relations diplomatiques entre la Suisse et la Russie. Il y évoquera entre autres la situation en Ukraine et en Crimée. Le voyage a été programmé avant le début de la crise, selon le Département des affaires étrangères (DFAE).

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