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UMP: les propositions pour sortir de l'impasse tournent au vinaigre

Le bras de fer entre Jean-François Copé et François Fillon s'est poursuivi mercredi, les appels à l'apaisement lancés successivement par Nicolas Sarkozy, des "non-alignés" et des sénateurs du parti restant pour l'instant lettre morte.

28 nov. 2012, 19:32
L'élection du président de L'UMP n'en finit pas de faire parler d'elle.

L'UMP est à nouveau plongée dans l'impasse. Jean-François Copé et François Fillon, rivaux pour la présidence du principal parti d'opposition, se sont lancés mercredi des ultimatums, provoquant l'exaspération des ténors de la formation.

Les deux hommes s'étaient accordés mardi sur l'idée d'un référendum interne sur l'opportunité d'organiser un nouveau vote pour les départager après l'élection contestée de Jean-François Copé, premier signe d'apaisement dans leur bras de fer.
 
Mais les deux camps avaient posé leurs conditions pour la concrétisation de cette initiative prise sous la pression de Nicolas Sarkozy. Elles se sont révélées incompatibles.
 
"Spectacle lamentable"
 
Jean-François Copé a estimé mercredi que les conditions pour l'organisation d'un référendum n'étaient pas réunies, son rival François Fillon ayant créé un groupe parlementaire dissident à l'Assemblée nationale baptisé Rassemblement-UMP (RUMP).
 
Le référendum "n'a de sens qu'à partir du moment où François Fillon lui-même prend l'initiative d'arrêter immédiatement le groupe dissident qu'il a formé distinct de l'UMP, le groupe RUMP, et renonce à son recours en justice qu'il a déposé", A-t-il dit lors d'une conférence de presse au siège de l'UMP.
 
De son côté, François Fillon a proposé mercredi de réintégrer l'UMP avec ses partisans - 67 députés au total - dès qu'un accord sur un nouveau vote - et non un référendum - aura été atteint.
 
Jean-François Copé a opposé une fin de non recevoir à cette nouvelle proposition, estimant que "la ligne rouge a été franchie" par son rival et qu'un nouveau vote n'était plus possible. En posant un ultimatum à François Fillon pour qu'il annule sa création de groupe, il a déploré un "spectacle lamentable" offert aux Français.
 
Appel à l'unité
 
Constatant le blocage, 50 députés de l'UMP ont signé un appel à l'unité, accepté par Jean-François Copé, qui prévoit le retrait immédiat du groupe dissident de François Fillon et l'organisation d'un référendum sur la tenue d'un nouveau vote avant fin janvier.
 
Mais les partisans de François Fillon ne semblent pas prêts à rendre les armes. "Le groupe existera tant que les conditions du revote des adhérents et des militants de l'UMP ne seront pas réunies de telle sorte que ce vote se produise le plus rapidement possible dans la clarté la plus totale", a déclaré Jérôme Chartier, porte-parole de l'ancien Premier ministre.
 
En outre, 70 membres du groupe UMP au Sénat, sur 131, réunis en la présence de l'ancien Premier ministre, s'apprêtent à créer un groupe autonome, comme les députés fillonistes.
 
Exaspération
 
Cette impasse persistante a provoqué la réprobation, voire l'exaspération, dans les rangs du parti. "J'en ai marre de ce foutoir", a explosé Xavier Bertrand, ancien numéro un de l'UMP, qui n'a pas choisi son camp, sur Europe 1. "On dit que le ridicule ne tue pas, j'aimerais en être sûr."
 
Laurent Wauquiez, partisan de François Fillon, s'est dit déçu, "parce qu'il ne faut pas qu'on oublie que les militants en ont ras-le-bol, que les Français en ont assez", a-t-il dit sur France Info.
 
L'ancien président Nicolas Sarkozy aussi, selon plusieurs de ses amis. Membre de droit du Conseil Constitutionnel comme tous les anciens présidents, il est cependant tenu à un devoir de réserve. Selon une ordonnance de 1959, les neuf "Sages" de ce Conseil doivent en effet "s'abstenir de tout ce qui pourrait compromettre l'indépendance et la dignité de leurs fonctions".
 
En tant que "Sage", Nicolas Sarkozy a "le droit de déjeuner" avec son ancien Premier ministre, et "pour l'instant, on ne lui prête que des propos rapportés", remarque Jean-Louis Debré, président du Conseil constitutionnel. "Mais si cela devenait public, je serais contraint de le rappeler à l'ordre".
 
La porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem l'a déjà fait mercredi en le critiquant à mots couverts.
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