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Un allemand à la tête de la banque du Vatican

Après une vacance longue de neuf mois, Ernst von Freyberg, un industriel allemand a pris la tête de la banque du Vatican. Ce devrait être la dernière nomination importante du pontificat de Benoît XVI.

15 févr. 2013, 15:45
Frédérico Lombardi a annoncé cette nomination ce vendredi.

Le Vatican a désigné un baron et industriel allemand à la tête de sa banque vendredi, après une longue vacance de neuf mois et à 13 jours de la démission historique de Benoît XVI. Cette nomination devrait être la dernière de taille du pontificat.

Ernst von Freyberg, membre de l'Ordre de Malte et qui organise des pèlerinages au sanctuaire marial de Lourdes (France), a été sélectionné parmi 40, puis 6, puis 3 candidats, à la tête de l'IOR, l'Institut pour les oeuvres de religion. Il s'agit d'un institut financier unique au monde et entouré de secrets.

Cette nomination était attendue depuis longtemps, signe que le processus de choix a été délicat, dans un contexte de crise autour de l'IOR.

Pendant ce temps, dans ses appartements, le pape de 85 ans, Allemand lui-même, continuait à recevoir, suivant un programme toujours chargé: des évêques italiens, le président roumain Traian Basescu, une délégation d'une organisation caritative du Benelux.

De fortes tensions entre cardinaux

Alors que le pontificat touche à sa fin et que le pape lui-même a fait allusion mercredi aux "coups" portés à l'unité de l'Eglise, on se demande si cette nomination mettra fin aux rumeurs autour des luttes de pouvoir au Vatican.

La presse italienne assure que la question de l'IOR a continué jusqu'au bout de créer de fortes tensions entre cardinaux, en particulier autour du numéro deux du Vatican, le cardinal Tarcisio Bertone, fidèle de Benoît XVI. Ces supputations "ne correspondent pas à la réalité" et il n'y a pas de "complots" au Vatican, a tranché le porte-parole du Saint-Siège, Federico Lombardi.

L'ancien président de l'IOR, Ettore Gotti Tedeschi, en avait été chassé de manière fracassante en mai, révélant les luttes intestines autour de la gestion de la banque du pape: le règne de l'Italien, nommé en septembre 2009 pour aider le Vatican à rejoindre la liste des Etats "propres" respectant les normes contre le blanchiment ("white list"), avait été jugé déficient et négligeant.

Coïncidence troublante, son limogeage survenait au même moment que l'arrestation du majordome Paolo Gabriele, condamné ensuite pour avoir transmis à l'extérieur les messages confidentiels du pape, dans le scandale "Vatileaks".

Si Benoît XVI a donné son aval à la nomination du baron von Freyberg, c'est le collège de cardinaux qui supervise l'IOR qui l'a nommé "à l'issue d'une profonde évaluation et d'une série d'entretiens". Selon le père Lombardi, le nouveau pape, qui sera élu par le prochain conclave en mars, "aurait été très surpris" d'hériter de ce lourd dossier, qu'"il n'aurait pas suivi".

Scandales retentissants

L'IOR a été le théâtre de scandales retentissants, le plus grave impliquant en 1982 la loge maçonnique illégale (P2), la CIA et la mafia. Son patrimoine est évalué à environ 5 milliards d'euros et ses clients sont des prêtres, religieuses, conférences épiscopales, fondations.

En juillet, un rapport de Moneyval (groupe d'experts du Conseil de l'Europe compétent sur le recyclage), avait estimé que les autorités vaticanes avaient accompli "un très long parcours en un laps de temps très court" mais que du travail restait à faire.

Avocat allemand, co-fondateur de la société d'investissements Daiwa Corporate Advisory Partners, Ernst von Freyberg est depuis 2012 président du groupe de chantiers navals et d'ingeniering hambourgeois Blohm+Voss et membre de divers conseils d'administration de sociétés, dont Manpower GmbH. Il sera à Rome trois jours par semaine pour s'occuper de l'IOR.

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