Le pape François va envoyer le cardinal Fernando Filoni en Irak. La date du voyage et l'itinéraire sont à l'étude, mais il se rendra au Kurdistan irakien où fuient les populations confrontées à l'avancée des jihadistes de l'Etat islamique. Il rencontrera aussi des autorités politiques.
L'ancien nonce en Irak "apportera aussi une aide de la part du Saint-Père", a indiqué vendredi le porte-parole du pape, le père Federico Lombardi. Cette démarche faisait suite à l'appel du Souverain pontife lancé la veille à la communauté internationale à venir en aide aux communautés chrétiennes, yazidis et autres.
"Le pape montre ainsi son engagement et son implication", a ajouté son porte-paroel. Il est prévu que Mgr Filoni rencontre des autorités politiques et des évêques.
Certains chrétiens d'Orient reprochent au Saint-Siège de ne pas en faire davantage au moment où ils craignent que la présence chrétienne disparaisse dans un des berceaux du christianisme. Une rencontre à Rome de tous les nonces (ambassadeurs) présents dans la région est prévue en septembre, a dit le père Lombardi.
"Exode douloureux"
Mgr Filoni a été nonce en Irak de 2001 à 2006. Il a été le seul représentant étranger à être resté à Bagdad pendant toute l'intervention militaire américaine lancée en 2003 contre la dictature de Saddam Hussein, intervention désapprouvée par le Saint-Siège.
Le responsable des Eglises orientales au Vatican, le cardinal argentin Leonardo Sandri, a par ailleurs demandé des "interventions humanitaires et à tout autre niveau" pour faire cesser en Irak et en Syrie "l'exode douloureux et profondément injuste des chrétiens".
Parachutages humanitaires
François avait lancé jeudi "un pressant appel à la communauté internationale, afin qu'elle se mobilise" pour "protéger" et "assurer les aides nécessaires" aux déplacés. Les populations du nord de l'Irak fuient notamment vers le Kurdistan autonome irakien, face à l'avancée des jihadistes de l'Etat islamique.
Le président Barack Obama a annoncé jeudi qu'il avait autorisé des parachutages humanitaires en Irak et, si nécessaire, des frappes aériennes ciblées pour éviter un "génocide" des minorités menacées par l'Etat islamique.