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Un commando attaque Gao après deux attentats suicide

Un commando d'islamistes a affronté aujourd'hui des soldats maliens dans le centre de Gao, la plus grande ville du Nord du Mali. Ce fait d'armes marque la première attaque contre une ville récemment reprise par les soldats français et maliens.

10 févr. 2013, 21:58
Des soldats maliens patrouillent dans les rues de Gao. La ville a été attaquée aujourd'hui par un commando islamiste.

Les échanges de tirs entre soldats et islamistes ont éclaté au coeur même de la ville, près du commissariat central, qui était le siège de la police islamique quand les jihadistes occupaient Gao. La fusillade a vidé les rues de la ville, contraignant les habitants à se terrer dans leurs maisons pour éviter les balles de fusils d'assaut Kalachnikov et de mitrailleuse lourde de calibre 14,5 mm.
«Des éléments du MUJAO se sont infiltrés en ville et nous sommes en train de les déloger», a déclaré une source malienne de sécurité. Elle se référait au Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest, l'un des groupes armés qui occupait depuis des mois le nord du Mali, y multipliant les exactions.
«Beaucoup d'islamistes» auraient été tués lors de ces combats, selon un officier de l'armée malienne, mais des journalistes de l'AFP sur place n'étaient pas encore en mesure de vérifier cette information.
Le MUJAO a revendiqué l'attaque ainsi que «l'action du kamikaze qui a fait fuir hier les militaires maliens», a déclaré à l'AFP Abou Walid Sahraoui, porte-parole du groupe. Il a promis de continuer le combat «jusqu'à la victoire».

Tireurs embusqués?
En milieu d'après-midi, les tirs ont quasiment cessé autour du siège de la police islamique dans le centre de Gao, mais ils ont repris ensuite au gouvernorat, à environ 800 m plus au sud-est, vers le fleuve Niger.
Des militaires français patrouillaient en ville au côté de soldats et gendarmes maliens, très nerveux. Ils mettaient en garde les habitants contre la possible présence de tireurs embusqués, tandis qu'un hélicoptère français d'attaque Tigre survolait la zone.
Les islamistes armés multiplient depuis plusieurs jours les actions: attentats suicides, pose de mines le long des routes et, désormais, guérilla urbaine. Pilonnés par des frappes aériennes françaises, ils avaient d'abord été chassés quasiment sans combats des villes du Nord du Mali qu'ils occupaient depuis près de dix mois.
Mines et kamikazes
Ces affrontements surviennent après un attentat suicide visant dans la nuit de samedi à dimanche un poste de contrôle à l'entrée nord de Gao, le deuxième en deux jours. Le Mali n'avait jamais été frappé par des attentats suicides jusqu'à ces derniers jours.
Aucun militaire malien n'a été atteint dans l'explosion, selon les soldats sur place. Mais la route menant vers le nord et les villes de Bourem et Kidal a été fermée et aucun véhicule n'était autorisé à l'emprunter.
Trois mines antipersonnel ont aussi été découvertes dans la zone, selon un militaire français, qui a précisé que l'armée allait les faire sauter dans une explosion contrôlée.

Revendications
Le MUJAO avait déjà revendiqué l'attentat de vendredi. Le mouvement avait menacé d'attaquer des convois, de poser des mines, et d'utiliser des «kamikazes». «Nous nous engageons à augmenter les attaques contre la France et ses alliés. Nous demandons à la population de se tenir loin des zones militaires pour éviter les explosions», a mis en garde samedi le porte-parole du MUJAO, Abou Walid Sahraoui.
Selon des sources militaires, française et maliennes, plusieurs des villages entourant Gao sont acquis à la cause des islamistes. Deux jeunes portant des ceintures bourrées d'explosifs ont été arrêtés samedi matin à 20 kilomètres au nord de Gao.
Et des mines ont été posées sur les routes alentours: quatre civils maliens ont été tués mercredi par une mine au passage de leur véhicule entre Douentza (centre) et Gao. Le 31 janvier, deux soldats maliens avaient déjà été tués dans une explosion similaire, sur la même route.
Après l'attaque de dimanche, l'armée française a décidé d'évacuer une cinquantaine de journalistes du centre de Gao, a annoncé le porte-parole de l'état-major, Thierry Burkhard. L'officier n'a pas fait état de blessés parmi ce groupe de journalistes, qui ont été conduits vers l'aéroport.

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