Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Un glacier des Andes, qui représente 18'000 ans d'archives climatiques, menacé par le réchauffement climatique

Le glacier de l'Illimani, en Bolivie, renferme des enregistrements géochimiques qui témoignent du passé. Des archives aujourd'hui en péril avec le réchauffement climatique.

12 mars 2017, 09:44
En mai, des scientifiques vont grimper sur l'Illimani (6400 m) pour extraire des carottes de glace, qui vont être conservées en Antarctique.

Une équipe internationale de scientifiques va grimper en mai sur l'Illimani (6400 m) pour extraire des carottes de glace, qui vont être conservées en Antarctique. Le glacier bolivien menacé par le réchauffement climatique représente 18'000 ans d'archives climatiques.

Aujourd'hui, ces "archives" sont en péril, car du fait de la hausse de la température mondiale, non seulement les glaciers fondent, mais "l'eau de fonte percole à l'intérieur et efface les enregistrements géochimiques qui (...) intéressent" les glaciologues, explique Jérôme Chappellaz, directeur de recherche au CNRS.

L'expédition, qui regroupera des scientifiques français, russes, brésiliens, américains et boliviens, va prélever trois carottes sur l'Illimani, qui a déjà fait l'objet de forages dans le passé.

Chaque carotte est "comme un livre" qui fournira des données sur l'évolution du climat, la composition de l'atmosphère, les pollutions, explique M. Chappellaz.

Très haute qualité

L'Illimani, d'une profondeur de 140 mètres et d'un écoulement réduit, a été choisi parce que "les archives préservées dans ses strates de glace sont aujourd'hui encore suffisamment froides pour être de très haute qualité", explique Patrick Ginot, ingénieur de recherche à l'institut de recherche pour le développement (IRD), qui pilote l'expédition en Bolivie.

L'expédition sur l'Illimani s'inscrit dans le cadre du projet "Ice Memory", un programme international de sauvegarde de la mémoire des glaciers, cofinancé par des organismes scientifiques et du mécénat privé, via la fondation université Grenoble Alpes.

L'une des carottes restera à Grenoble et devrait être analysée à partir de 2019 ou 2020. Les deux autres doivent être envoyées en 2020 à la base franco-italienne Concordia, dans l'Antarctique.

L'objectif des scientifiques est d'y constituer une sorte de bibliothèque mondiale d'archives glaciaires issues de glaciers menacés par le réchauffement climatique, pour les générations scientifiques futures. "Ces carottes seront, dans quelque temps, tout ce qui restera de ces glaciers", avertit Jérôme Chappellaz.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias