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Un infirmier soupçonné d'au moins 90 meurtres en Allemagne

En Allemagne, un infirmier est soupçonné d'avoir tué au moins 90 patients dans plusieurs établissements de soins où il travaillait.

28 août 2017, 11:55
/ Màj. le 28 août 2017 à 13:51
L'ancien infirmier a généralement tué des patients à l'aide de surdoses médicamenteuses, souvent lorsqu'ils étaient en réanimation.

Le bilan de douze années d'enquêtes sur l'infirmier allemand déjà incarcéré pour deux meurtres pourrait atteindre le chiffre d'au moins 90 victimes. L'histoire nationale contemporaine n'avait jamais connu un tueur aussi prolifique.

Après "134 exhumations, et plusieurs centaines de témoignages, on peut prouver au moins 90 meurtres et il y en a au moins autant qu'on ne peut pas prouver", a asséné lundi le chef de l'enquête, Arne Schmidt devant la presse.

"Ce nombre est exceptionnel, unique, dans l'histoire de la République fédérale d'Allemagne", a-t-il ajouté, annonçant que la commission d'enquête spéciale "Kardio" en charge du dossier avait désormais achevé son travail.

"Ce que nous avons pu apprendre est effrayant, cela dépasse tout ce que l'on aurait pu imaginer", a renchéri Johann Kühme, chef de la police d'Oldenbourg (nord).

Déjà en prison pour deux meurtres

L'ancien infirmier a généralement tué des patients à l'aide de surdoses médicamenteuses injectées lorsqu'ils étaient en réanimation. Il n'avait pas de "préférences" d'âge ou de sexe pour ses victimes sinon qu'il "préférait les patients se trouvant dans un état très critique", a indiqué M. Schmidt.

L'homme, aujourd'hui âgé de 41 ans, avait déjà été condamné en 2015 à la perpétuité pour deux meurtres et quatre tentatives s'étant soldées par la mort des patients. A ces six affaires, les enquêteurs ont indiqué lundi avoir ajouté 84 nouveaux cas, portant donc à 90 le total des décès lui étant imputés.

En juin 2016, lors d'un précédent bilan, les enquêteurs avaient établi la responsabilité du soignant dans 33 décès.

L'enquête avait été relancée en janvier 2014 car l'intéressé avait admis auprès d'un codétenu une cinquantaine d'homicides. Par la suite, il dira à un expert psychiatre avoir commis une trentaine de meurtres et une soixantaine de tentatives.

L'ennui comme mobile

L'affaire avait éclaté à l'origine en 2005, lorsque l'infirmier avait été surpris par une collègue en train de faire une piqûre non prescrite à un patient dans la clinique de Delmenhorst, ce qui lui avait valu en 2008 sa première condamnation pour tentative de meurtre.

Alertée par la médiatisation de ce premier cas, une femme avait exprimé des doutes quant au décès de sa mère. Plusieurs corps avaient été exhumés et les enquêteurs avaient trouvé des traces de substances suspectes chez cinq d'entre eux, concluant dans trois cas à des injections mortelles et dans les deux autres à une "cause possible" de la mort.

L'homme a pour sa part expliqué qu'il pratiquait ces injections pour amener les patients au seuil de la mort, afin de démontrer sa capacité à les ramener à la vie. Seul mobile invoqué : "l'ennui".

Toujours est-il qu'après 12 ans d'enquête, la liste définitive du nombre de victimes ne pourra sans doute jamais être établie. "Qui sait combien de crimes pourront encore être identifiés?", a admis Thomas Sander, procureur à Oldenbourg.

"Le suspect n'arrive pas à se souvenir de chaque cas. Mais dans plus de 30 cas, il se souvenait des patients concrètement et de son comportement", a précisé la cheffe du parquet de cette ville, Daniela Schiereck-Bohlemann.

D'autres "Anges de la mort"

Des affaires similaires ont fait les grands titres de la presse allemande ces dernières années, sans pour autant atteindre l'ampleur de ces agissements.

Surnommé "l'Ange de la mort", un autre infirmier a été condamné en 2006 à la prison à perpétuité pour avoir tué 28 malades. Un an plus tôt, une infirmière du prestigieux hôpital de la Charité, à Berlin, avait été condamnée à la même peine pour le meurtre par surdose de cinq patients.

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