"Selon mes informations, les talibans adorent le cricket... Nous pourrions donc faire un match avec eux qui pourrait même être plus concluant" que les pourparlers, a déclaré M. Nisar. Le cricket est "un sport qui propage la paix et l'harmonie", a-t-il plaidé.
Le Premier ministre, Nawaz Sharif, avait relancé fin janvier le processus de paix avec les rebelles du Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), un regroupement de factions islamistes armées. Mais les pourparlers sont suspendus depuis l'exécution la semaine dernière de 23 paramilitaires par les insurgés.
En représailles, l'aviation pakistanaise a pilonné les positions des rebelles, tuant 38 talibans présumés dimanche. Ces affrontements éloignent la perspective d'un cessez-le-feu à court terme et d'un accord de paix à moyen terme, selon des analystes.
Ancien joueur étoile
Au Pakistan, le cricket n'est pas étranger à la politique. Le Premier ministre Sharif est lui-même un passionné du sport à la batte, ayant lui-même disputé un match dans le championnat pakistanais en décembre 1973.
Et surtout Imran Khan, ténor de l'opposition et ardent partisan d'un dialogue avec les insurgés, est lui-même un ancien joueur étoile de cricket ayant mené la sélection nationale au titre mondial en 1992.
Pour sauver le processus de paix, ce dernier a suggéré lundi aux insurgés de s'engager en la faveur d'un cessez-le-feu, plutôt que de les convier à une joute de cricket.
Les talibans, eux, ont affirmé détester le cricket. "Le gouvernement veut détourner nos jeunes du jihad - la guerre sainte - et de l'enseignement islamique par le cricket. Nous sommes vraiment contre le cricket, nous n'aimons pas ce sport", a déclaré le porte-parole officiel des talibans, Shahidullah Shahid.