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Un nouveau sommet européen phagocyté par l'urgence de la crise

Les Européens ont entamé jeudi un sommet de deux jours pour tenter de faire avancer leur intégration économique et sauver l'euro. Ils doivent aussi s'entendre sur des mesures d'urgence afin d'aider les pays les plus fragiles de l'union monétaire.

28 juin 2012, 18:54
Le gouvernement français s'investit dans la création du Mécanisme de stabilité.

Les chefs d'Etat et de gouvernement des 27 ont commencé leurs travaux peu avant 15h30 à Bruxelles. "Nous allons adopter des mesures importantes pour la croissance et l'emploi", a déclaré le président de l'UE, Herman Van Rompuy, en ouvrant les travaux. Et de souligner que les Européens sont "inquiets pour le présent et anxieux pour l'avenir".

Les 27 doivent notamment avaliser un pacte pour la croissance de 120 milliards d'euros (144 milliards de francs) et jeter les bases d'une union renforcée, notamment sur le plan bancaire.
 
Dès son arrivée, le président français François Hollande a appelé à "des solutions très rapides pour soutenir les pays en difficulté sur les marchés alors même qu'ils ont fait des efforts considérables", faisant allusion à l'Espagne et à l'Italie.
 
Cri d'alarme
 
La crise a franchi un nouveau palier cette semaine, quand l'Espagne et Chypre sont devenus les quatrième et cinquième pays de l'Union monétaire à demander une aide financière, après la Grèce, l'Irlande et le Portugal. Le Fonds monétaire international a annoncé l'envoi la semaine prochaine de missions à Athènes et Nicosie.
 
"L'Italie, l'Espagne, la Grèce, Chypre, le Portugal sont en très grandes difficultés. Si nous ne les aidons pas, il y a aura un effet domino pour toute l'Europe, nous devons prendre des mesures d'urgence", a mis en garde le Premier ministre belge Elio Di Rupo.
 
Son homologue espagnol Mariano Rajoy avait lancé un cri d'alarme mercredi en prévenant que son pays ne pouvait pas continuer "longtemps à se financer" sur les marchés. Madrid voit ses taux d'emprunt flirter avec les 7%, un niveau insoutenable dans la durée.
 
Faire baisser la pression
 
L'Italie craint elle aussi d'être emportée dans la tourmente et voit ses taux grimper depuis plusieurs semaines. Ceux des titres à 10 ans se sont inscrits à 6,19% lors d'une émission obligataire jeudi matin.
 
Le chef du gouvernement italien Mario Monti s'était dit cette semaine "prêt à travailler jusqu'à dimanche soir si nécessaire", de façon à préparer avant l'ouverture des marchés financiers un ensemble de solutions convaincantes.
 
L'idée est de persuader la chancelière allemande Angela Merkel, à la tête de la première économie de la zone euro, d'accepter des solutions de court terme pour faire baisser la pression sur les marchés.
 
Berlin bloque
 
Parmi les mesures envisagées, activer le Fonds de secours de la zone euro (FESF) pour qu'il achète de la dette d'Etat. Une autre solution, avancée par l'Italie, serait de doter le Fonds de secours d'une licence bancaire, pour qu'il puisse emprunter auprès de la BCE, ce que l'Allemagne refuse.
 
Selon une source diplomatique européenne, "l'Allemagne bloque pour deux raisons: elle estime que rien ne sera jamais suffisant pour calmer les marchés et que les Etats ne réforment que sous pression".
 
La confrontation entre Berlin et Rome se déplacera dès jeudi soir sur le terrain sportif avec la demi-finale de l'Euro de football entre les deux pays, qui pourrait inciter les dirigeants européens à faire une pause.
 
Approfondir l'union
 
Les dirigeants européens examineront aussi les propositions de M. Van Rompuy, pour approfondir l'union monétaire et budgétaire, en commençant par dessiner les contours d'une union bancaire comportant une supervision renforcée. Un projet qui devrait prendre plusieurs années.
 
Ce sommet est le 19e depuis le début de la crise grecque. "Les gens sont frustrés de voir qu'il continue d'y avoir des sommets et que trop peu de décisions soient prises", a souligné le Premier ministre britannique David Cameron. "Les pays de la zone euro doivent prendre des décisions difficiles, et nous devons les encourager à aller de l'avant". 
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