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Un procureur proche de Sarkozy inculpé

Ce scandale politico-financier est embarrassant pour le pouvoir.

17 janv. 2012, 18:18
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Un procureur proche du président français Nicolas Sarkozy, Philippe Courroye, a été inculpé mardi dans l'enquête sur l'espionnage de journalistes du "Monde" qui travaillaient sur l'affaire Bettencourt.

Philippe Courroye a lui-même annoncé dans un communiqué sa mise en examen (inculpation) dans cette enquête. Des relevés de communications téléphoniques (ou "fadettes") ont été analysés dans le but d'identifier la source des journalistes qui travaillaient sur le dossier politico-financier lié à la milliardaire Liliane Bettencourt, héritière du géant des cosmétiques L'Oréal.

Philippe Courroye, procureur de Nanterre, près de Paris, "conteste vigoureusement sur la forme et sur le fond" cette mise en examen par la juge parisienne Sylvia Zimmermann pour "collecte illicite de données à caractère personnel par un moyen frauduleux déloyal et illicite" et pour "violation du secret des correspondances", selon son communiqué.

"Cette mise en examen est, au regard du fonctionnement de la Justice, d'une extrême gravité puisqu'elle touche au pouvoir d'enquête du procureur de la République, mission qu'il exerce, aux termes de la loi, au service de l'intérêt général", affirme encore M. Courroye.

L'affaire Bettencourt était partie d'un différend familial entre la milliardaire et sa fille. Elle avait rapidement dégénéré en un scandale politico-financier, qui a coûté son poste fin 2010 de ministre du Travail à Eric Woerth et éclaboussé le président Nicolas Sarkozy, certains témoins ayant évoqué un possible financement illicite de sa campagne électorale en 2007.

Philippe Courroye a fait l'objet de fortes critiques depuis sa nomination à la tête du parquet de Nanterre en 2007, notamment pour sa gestion du dossier Bettencourt.

En France, les procureurs dépendent hiérarchiquement du ministère de la Justice. Ils ont la possibilité de conduire des enquêtes, mais, en général, ils confient les affaires les plus sensibles ou les plus complexes à des juges d'instruction indépendants.

Autre proche de Sarkozy inculpé

Un autre proche de Nicolas Sarkozy, le chef du contre-espionnage français, Bernard Squarcini, a également été mis en examen le 17 octobre dans ce dossier. Au cours de son audition, il avait admis avoir cherché à trouver la source du journaliste du "Monde" Gérard Davet en passant au crible ses factures détaillées de téléphone.

Il avait expliqué que le chef de la police Frédéric Péchenard, un autre proche du président, lui avait demandé en juillet 2010 d'identifier la source du quotidien.

En septembre, M. Péchenard avait assumé avoir demandé au contre-espionnage d'"identifier le haut-fonctionnaire qui, soumis au secret professionnel et ayant un accès direct à des documents confidentiels, divulguait des informations confidentielles sur une affaire judiciaire en cours".

M. Péchenard n'a pas été inculpé. Et, en dépit de sa mise en cause, le chef du contre-espionnage Bernard Squarcini n'a pas été suspendu de ses fonctions.

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