Les deux militantes emprisonnées du groupe féministe russe Pussy Riot pourraient être libérées dans le cadre d'une amnistie prévue en fin d'année, a estimé mardi l'avocate de l'une d'elles. Les 30 militants de Greenpeace, qui attendent leur procès, seraient également concernés.
La chambre basse du Parlement russe (Douma) a publié mardi sur son site un projet de loi d'amnistie dont bénéficieraient les deux Pussy Riot Nadejda Tolokonnikova et Maria Alekhina, trois mois seulement avant leur libération à l'issue d'une peine de deux ans de camp.
Ce projet ne mentionne aucun cas particulier, mais précise que l'amnistie s'appliquera à des personnes condamnées à des faits mineurs, tels le hooliganisme, ou inculpées de charges mineures.
Les Pussy Riot avaient été condamnées en 2012 pour hooliganisme après avoir chanté une "prière punk" critiquant le président Vladimir Poutine dans la cathédrale de Moscou. Elles doivent sortir de prison en mars 2014, après s'être vu refuser plusieurs demandes de libération anticipée. Leur condamnation a provoqué de nombreuses critiques en Occident.
Les deux jeunes femmes pourraient cependant être exclues de la future loi d'amnistie si un tribunal jugeait qu'elles ont enfreint la réglementation dans le camp où elles purgent leur peine.
Greenpeace concerné
L'amnistie pourrait également profiter aux trente militants de Greenpeace, dont le zurichois Marco Weber, arrêtés en septembre après une action contre une plate-forme pétrolière de Gazprom dans l'océan Arctique. Ils sont actuellement tous en liberté sous caution.
Contacté mardi, un porte-parole de Greenpeace Suisse ne s'est pas prononcé sur le sujet, estimant que les informations en provenance de Russie ne sont pas encore assez fiables.
Marco Weber attend son procès à Saint-Pétersbourg depuis sa libération sous caution le 22 novembre dernier. Il ne peut pour l'heure pas quitter le territoire russe.
Pas d'amnistie pour Khodorkovski
Le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev, a laissé entendre la semaine dernière que l'amnistie ne bénéficierait en revanche pas à l'ancien homme d'affaires Mikhaïl Khodorkovski, emprisonné depuis plus de dix ans pour fraude et évasion fiscale.
Libérable l'an prochain après avoir déjà purgé dix ans de prison pour escroquerie et fraude fiscale, celui-ci pourrait au contraire voir sa détention prolongée. Le parquet général enquête en effet sur plusieurs autres affaires impliquant l'ex-magnat du pétrole.
L'approbation par le parlement de ce projet d'amnistie émanant du président Poutine ne devrait être qu'une formalité. Il pourrait aussi s'appliquer à des personnes arrêtées lors d'une manifestation de l'opposition contre Vladimir Poutine en mai 2012, la veille de son investiture au Kremlin pour un troisième mandat de président.