La crise actuelle, entre Ankara et plusieurs pays européens, dont les Pays-Bas, s’est focalisée sur la campagne liée à l’organisation, le 16 avril prochain, d’un référendum constitutionnel instaurant un régime présidentiel autoritaire. Une mutation historique au pays d’Atatürk. Rappel des faits.
Sur mesure Depuis plusieurs années, Recep Tayyip Erdogan (photo Keystone), premier ministre durant onze ans puis premier président turc élu au suffrage universel (2014), ambitionne d’entériner un état de fait: c’est lui et lui seul qui dirige le pays. Or, selon la Constitution issue du coup d’Etat militaire de 1980, ce rôle revient au premier ministre, le président ayant une fonction honorifique. En d’autres termes: Erdogan veut une présidence taillée sur mesure.
La réforme constitutionnelle en vue aurait des implications majeures. Le président étendrait considérablement ses pouvoirs: suppression de la fonction de premier ministre, nomination du haut commandement militaire, du chef du renseignement, des recteurs d’université, de hauts magistrats,...