Après les cris de joie, la crainte est de retour. La démission du président Abdelaziz Bouteflika, 82 ans, dont 20 années à la tête de l’Algérie, a été entérinée officiellement hier. L’intérim sera assuré par Abdelkader Bensalah, 77 ans, qui a 90 jours au maximum pour organiser une élection présidentielle.
Mais les manifestants, qui réclament en masse, depuis plus d’un mois, le départ de Bouteflika, mais aussi celui de tout le régime au pouvoir, rejettent tout processus d’intérim constitutionnel qui maintiendrait en place les hommes clés du «système». L’éclairage de Karima Dirèche, historienne franco-algérienne, spécialiste du Maghreb et chercheure à l’Institut de recherche et d’études sur le monde arabe et musulman de l’Université d’Aix-en-Provence.
Comment avez-vous ressenti la démission précipitée du président Bouteflika?
La façon dont il a été «sorti» est indigne pour un chef d’Etat. On aurait pu sauvegarder la dignité liée à la fonction présidentielle. Bouteflika a...