Une fusée Soyouz a décollé vendredi du Centre spatial de Guyane française, selon une retransmission sur internet. Elle emporte à son bord deux satellites du système de navigation européen Galileo, le concurrent du GPS américain. Initialement prévu jeudi, le lancement avait dû être reporté à cause d'une météo défavorable.
Pour son neuvième lancement depuis la Guyane française, en Amérique du Sud, le mythique lanceur russe emporte une charge de quelque 1,6 tonne au décollage. Il doit placer les satellites sur une orbite circulaire à 23'522 km d'altitude au terme d'une mission de trois heures et 48 minutes, précise la société Arianespace.
Une dizaine de minutes après le décollage, le troisième étage du lanceur devait se séparer de l'étage supérieur Fregat, qui renferme les deux satellites, puis allumer son propre moteur pour atteindre une orbite de transfert au-dessus de la Terre.
Si tout se passe comme prévu, Galileo Sat-5 et Sat-6 s'ajouteront aux quatre satellites déjà déployés pour valider le système de navigation voulu par la Commission européenne.
Technologie suisse
Lancés par paires en octobre 2011 et octobre 2012 depuis la Guyane, ces quatre engins - nombre minimum pour déterminer de façon précise une position à la surface du globe - ont permis de faire la démonstration du système, à la fois dans l'espace et pour les installations au sol.
Ces quatre premiers satellites "tests" ont été construits par un consortium mené par Airbus Defence and Space (ex-Astrium). Ils ont été assemblés à Rome par Thales Alenia Space. La construction de 22 satellites complémentaires a déjà été confiée à la PME OHB en Allemagne.
A bord du satellite, se trouvent des équipements de haute technologie de fabrication suisse. Il s'agit de montres atomiques de haute précision, développées à Neuchâtel. La Suisse est intégrée aux programmes de recherche sur le système européen de navigation. Sa contribution annuelle s'élève à 34 millions de francs.
Trente satellites au total
Deux nouveaux satellites doivent être lancés depuis la Guyane fin 2014. La constellation Galileo se déploiera ensuite progressivement, avec six à huit engins lancés chaque année par les fusées Soyouz (cinq lancements à raison de deux satellites par tir) et Ariane 5 (trois lancements à raison de quatre satellites par tir) depuis Kourou. Les éléments du réseau au sol seront mis en place.
A terme, le système Galileo devrait compter 30 satellites au total. Les Européens ont voulu disposer de leur propre technologie, indépendante du système militaire américain GPS. D'un coût de plus de cinq milliards d'euros, le programme est financé à 100% par la Commission européenne et mis en oeuvre par l'agence spatiale européenne (ESA).