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Une marche pour la Palestine clôt le 12e Forum social mondial

Plus de quinze mille personnes, selon la police, ont défendu la cause palestinienne samedi après-midi à Tunis lors de la marche de clôture du 12e Forum social mondial (FSM). Pour le gourou de ce carrefour des altermondialistes, le Brésilien "Chicho" Whitaker, "la Tunisie a réussi son pari".

30 mars 2013, 18:11
Des milliers de partisans de la cause palestinienne ont envahi le centre de Tunis lors de la marche de clôture du 12e Forum social mondial.

Aux cris de "solidarité avec la Palestine", une foule bigarrée est descendue sur l'avenue Bourguiba avant de rejoindre la Place du 14 janvier. Les drapeaux palestiniens flottaient au vent, tandis que la police quadrillait la zone et que des barbelés étaient dressés près des bâtiments publics. Aucun incident majeur n'a émaillé la marche.

Pour Francisco "Chico" Whitaker, tête pensante du FSM depuis sa création à Porto Alegre en 2001, "ce premier Forum organisé sur terre arabe a été "une injection d'énergie". "Les camarades tunisiens, confrontés à des difficultés dans leur pays, ont réussi leur pari", a-t-il déclaré à l'ats.

"Ils sont parvenus à faire accepter la diversité des opinions et le rejet de la violence", a-t-il dit. Environ 30'000 personnes ainsi que 4500 organisations du monde entier ont participé au FSM 2013 étalé sur quatre jours.

Le lieu où se tiendra le prochain FSM, normalement en 2015, n'a pas encore été choisi. "Il se fera là où il sera le plus utile et nécessaire", a indiqué M. Whitaker. Des altermondialistes de plusieurs pays ont déjà manifesté leur intérêt, notamment au Maroc, en Inde ou au Canada, mais aussi au Brésil, terre de prédilection du FSM.

Couac final

Au terme de près d'un millier de conférences, ateliers ou réunions organisés de mercredi à samedi sur le campus de l'université El-Manar à Tunis, des "assemblées de convergence" devaient réunir samedi après-midi les groupes de travail sur l'avenue Bourguiba, épicentre de la révolution en janvier 2011 en Tunisie. Des plans d'action concrets et des déclarations devaient ponctuer le Forum social mondial.

Or, "par manque de temps, d'une insuffisance dans l'organisation et en l'absence d'une information relayée auprès des participants", selon M. Whitaker, l'assemblée finale du FSM 2013 n'a pas eu lieu comme prévue.

Cette opération devait permettre un échange avec les habitants de Tunis. Mais seules quelques banderoles ont pu être dressées à temps parmi la trentaine d'assemblées de convergence que compte le Forum.

Un de ces espaces de réflexion était consacré à la lutte anti-nucléaire. "Un mouvement s'est aussi créé pour résoudre le problème des drones, un collectif s'est lui penché sur la participation populaire comme le droit d'initiative ", selon M. Whitaker.

Malgré ce couac, "des réseaux vont maintenant se mettre en marche pour progressivement mener une action commune vers un autre monde possible", a conclu le Brésilien.

Visibilité accrue

La délégation suisse, qui comptait à Tunis une septantaine de représentants de la société civile, ainsi que des politiciens, a apprécié l'enracinement du FSM dans le premier pays arabe à avoir mené sa révolution. Le nombre d'ateliers organisés par des ONG suisses a doublé comparé à Dakar, selon Sergio Ferrari, de l'ONG E-Changer.

Pour le conseiller aux Etats Luc Recordon (VD/Verts), qui participait à son sixième Forum social mondial, "l'édition de Tunis a montré une progression. "J'ai assisté à des ateliers de grande qualité et intenses", a-t-il déclaré.

La présence suisse était aussi plus visible sur le terrain. "UNIA par exemple a planté une tente à côté des syndicats d'autres pays, ce qui était nouveau", a résumé M. Ferrari. Quatre ateliers suisses ont été organisés à Tunis contre deux à Dakar en 2011.

"L'objectif sera de présenter à l'avenir une dizaine d'ateliers. L'autre défi sera une participation plus forte des jeunes Suisses ainsi que d'autres ONG à ce Forum", a-t-il encore indiqué.

Alliance Sud a notamment organisé un atelier sur la restitution à la Tunisie des fonds déposés en Suisse par l'ancien président Ben Ali. Hors Forum, les parlementaires suisses présents ont aussi pu s'entretenir avec le président de l'Assemblée constituante tunisienne, Moustapha Ben Jafaar.

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