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Une médiation américaine pour éviter le pire pour les manifestants egyptiens

William Burns a mené samedi en Egypte de nouvelles tractations afin d'éviter que la dispersion des manifestations des partisans du Président Morsi annoncée ne tourne au bain de sang.

03 août 2013, 21:11
FILE - In this Monday, July 1, 2013, file photo, U.S. Deputy Secretary of State William Burns speaks during a press conference at Rafik Hariri International Airport in Beirut, Lebanon. The No. 2 diplomat in the State Department, Burns, plans to come to Cairo to meet with interim government officials as well as civil society and business leaders during his two-day visit. (AP Photo/Bilal Hussein, File)

Un important émissaire américain a mené samedi une tentative de médiation en Egypte. Il veut éviter que la dispersion annoncée des manifestations des partisans de Mohamed Morsi ne tourne au bain de sang.

L'alliance des pro-Morsi a rencontré pendant près d'une heure au Caire le secrétaire d'Etat adjoint, William Burns, l'ambassadrice des Etats-Unis en Egypte, Anne Patterson, et l'émissaire spécial de l'Union européenne, Bernardino Leon.

Elle a estimé que le général Abdel Fattah al-Sissi, chef d'état-major de l'armée et véritable homme fort du nouveau régime, ne devait pas faire partie d'un futur accord politique. Le général al-Sissi a déclaré au "Washington Post" qu'il ne souhaitait pas être candidat à la présidentielle.

Elle souhaite également une solution fondée sur la Constitution qui a été suspendue par l'armée après le 3 juillet et réclame également une période de calme de manière à rétablir un climat de confiance ainsi que la libération des "détenus politiques".

M. Burns a également rencontré le ministre des Affaires étrangères Nabil Fahmy.

Demande

"Il n'y a aucune volonté de recourir à la force tant que toutes les autres possibilités n'ont pas été épuisées", a dit M. Fahmy.

Cette visite-surprise de M. Burns constitue l'une des dernières chances d'éviter la confrontation entre les forces de l'ordre et les milliers de militants des Frères musulmans qui occupent deux places du Caire depuis un mois pour réclamer le retour au pouvoir du président islamiste déchu, destitué et arrêté par l'armée.

Le véritable ballet diplomatique qui s'est joué ces derniers jours au Caire, mené essentiellement par des responsables de l'Union européenne et de l'Union africaine, n'a pas donné de résultats tangibles.

Et le ministère de l'Intérieur a lui demandé pour la seconde fois samedi la dispersion des sit-in sur les places Rabaa al-Adawiya et Nahda.

Millier de manifestants

La communauté internationale redoute que la dispersion de ces places, où des manifestants se sont barricadés avec femmes et enfants, ne tourne au massacre alors que plus de 250 personnes ont été tuées en un mois, essentiellement des manifestants pro-Morsi, lors de heurts avec les forces de l'ordre ou les anti-Morsi.

Dans la nuit de vendredi à samedi, la mobilisation des Frères musulmans, dont est issu M. Morsi, a toutefois semblé s'éroder. La confrérie avait appelé à installer deux nouveaux sit-in en ville et à organiser quatre marches sur des QG de l'armée et de la police, mais toutes ces actions ont tourné court.

La police a immédiatement dispersé une tentative d'installation d'un campement par un petit millier de manifestants et des résidents ont empêché quelques autres de s'installer sur une place du centre-ville. Les marches n'ont elles guère mobilisé et n'ont pu s'approcher des QG des forces de sécurité.

Les autorités mises en place par l'armée, fortes du soutien manifeste d'une majorité d'Egyptiens et de médias quasi-unanimes, sont résolues à nettoyer manu militari les places Rabaa al-Adawiya et Nahda.

Critique récemment

Mais leur impatience a été tempérée ces derniers jours par la visite de plusieurs responsables de l'UE venus réclamer de la retenue au gouvernement et aux Frères musulmans d'abandonner leurs sit-in.

Le vice-président par intérim et prix Nobel de la Paix Mohamed ElBaradei a toutefois estimé vendredi en soirée qu'il ne pourrait pas retenir longtemps les partisans de la manière forte.

La visite de William Burns est intervenue après une déclaration tonitruante du chef de la diplomatie américaine John Kerry, qui a provoqué la fureur des pro-Morsi en estimant que les militaires avaient "rétabli la démocratie" en destituant M. Morsi à la demande de "millions et de millions de manifestants".

Appel

M. Kerry "a demandé à William Burns de se rendre à nouveau en Egypte pour discuter avec ses dirigeants de l'importance d'éviter les violences et pour aider à un règlement pacifique de la crise ainsi qu'à un processus politique comprenant toutes les parties", a expliqué l'entourage du secrétaire d'Etat adjoint avant son arrivée vendredi soir.

Le président par intérim Adly Mansour a promis des élections législatives début 2014.

La tonalité de la visite de M. Burns, qui tranche avec les déclarations de John Kerry jeudi, montre l'embarras de l'administration américaine face à la crise que vit son principal allié dans la région et pièce essentielle dans le processus de paix israélo-palestinien.

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