Une Suissesse a été enlevée dimanche après-midi par des hommes armés au nord du Mali, à Tombouctou. La femme, qui travaillait comme missionnaire, a été kidnappée à son domicile. Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a confirmé l'information lundi en fin de matinée.
Le DFAE est en contact avec la famille. Le bureau de coordination de la DDC (Direction du développement et de la coopération) à Bamako et l'ambassade suisse à Dakar (Sénégal) sont en relation avec les autorités locales compétentes.
La femme serait une missionnaire et les sources ont précisé qu'elle avait été enlevée dans le quartier d'Abaradjou où elle séjournait depuis la prise de Tombouctou le 1er avril par des éléments touaregs et islamistes. Selon un résident de Tombouctou, la femme "est bien connue dans la ville. Elle y déambulait en essayant de convertir les gens".
Le départ des Occidentaux
Le DFAE déconseille les voyages au Mali depuis le 1 décembre 2009, en raison du risque élevé d'enlèvements. Depuis le 30 mars dernier, il demande aux citoyens suisses résidant au Mali de quitter ce pays provisoirement, en raison de la détérioration de la situation après le putsch militaire et la progression des rebelles au nord.
Presque tous les Occidentaux résidant au nord du Mali ont quitté la région depuis que les combattants touaregs et un groupe islamique lié à la branche nord-africaine d'al-Quaïda ont pris le contrôle de la région il y a deux semaines. Ces événements se sont produits après le départ du président du Mali, chassé après un coup d'Etat le mois passé.
Vingt-et-un otages au Sahel
Le rapt de la Suissesse porte à 21 le nombre d'otages enlevés au Sahel. Vingt sont retenus par AQMI et un groupe dissident, le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'ouest (Mujao) : treize Occidentaux - dont six Français - et sept Algériens.
Le même jour, le groupe islamiste Ançar Eddine, qui impose son ascendant dans le Nord sur les rebelles touaregs et d'autres groupes, a fait une offre de dialogue au pouvoir central malien.