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Union européenne: le président de la Commission met en garde contre la division

Jean-Claude Juncker a rendu attentifs les Etats-membres de l'Union européenne à ne pas céder à la tentation de faire cavalier seul. La communauté européenne constituerait une part importante de l'économie mondiale et du produit intérieur brut ; il ne serait pas opportun de tout déconstruire maintenant.

09 déc. 2016, 17:47
Jean-Claude Juncker met en garde contre l'éclatement de l'Union européenne, qui serait inopportun.

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a mis en garde vendredi tous les pays de l'Union européenne (UE) tentés de faire cavalier seul. Vingt-cinq ans après Maastricht, l'Union est en proie au doute après le Brexit.

"Ceux qui pensent que c'est le moment de déconstruire l'Union européenne, de la mettre en pièce, de nous diviser, ont complètement tort", a lancé M. Juncker, lors d'une conférence donnée 25 ans après le sommet de Maastricht. Selon lui, "sans l'UE", aucun pays membre n'est capable de peser dans le monde.

 

Dans de nombreux pays de l'UE, les eurosceptiques ont le vent en poupe, comme l'a notamment montré la décision des Britanniques de quitter l'Union, par référendum en juin dernier. Les résultats des élections aux Pays-Bas, en France et en Allemagne l'an prochain sont attendus avec une certaine inquiétude, tant le populisme semble gagner du terrain.

 

Actuellement, "nous sommes une part importante de l'économie mondiale, 25% du produit intérieur brut (PIB). Dans dix ans, ce sera 15%. Dans 20 ans, aucun membre de l'UE tout seul ne sera membre du G7", a prédit le Luxembourgeois, qui est l'unique participant au sommet de Maastricht du 9 décembre 1991 encore actif en politique.

"D'un point de vue démographique, nous ne sommes pas complètement en train de disparaître. Mais nous perdons du poids", a ajouté l'ex-premier ministre du Grand duché.

Climat politique empoisonné

Il a également réprimandé les pays membres de l'UE qui ont brisé l'unité européenne lors de la crise des migrants l'an passé. "Cela va à l'encontre du principe de base que l'UE est un système basé sur des règles. Ce n'est plus le cas", a-t-il déploré.

Le président du parlement européen, l'Allemand Martin Schulz, a renchéri dans la même veine. "Jamais le climat politique n'a été aussi empoisonné" que maintenant, a-t-il lancé. Il s'est emporté contre les "mensonges" pendant la campagne précédant le référendum en Grande-Bretagne et le "Brussels Bashing" des dirigeants européens.

Projets ambitieux, mais inachevés

A Maastricht, les chefs d'Etat et de gouvernement de 12 pays européens, dont le Français François Mitterrand et l'Allemand Helmut Kohl, s'étaient accordés, le 9 décembre 1991, pour transformer la Communauté européenne en Union. Ils avaient jeté les bases de la monnaie unique.

 

Lors de ce sommet, les Douze affichèrent des ambitions radicalement nouvelles, dépassant de loin le projet initial de la CEE de 1957. Ils créèrent une Union qui devait se doter d'une monnaie unique et d'une politique d'immigration, d'une police et d'une défense communes. "Je me souviens du sentiment de l'époque, nous avions l'impression de faire l'histoire", a déclaré M. Juncker.

Le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, a toutefois regretté que l'UE ait commencé "d'ambitieux projets sans jamais complètement les finir, la rendant plus vulnérable en cas de crise". Il a notamment cité celles de l'euro et des migrants.

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