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Université prise d'assaut par les shebab au Kenya: près de 150 morts

La prise d'assaut de l'Université de Garissa, jeudi matin au Kenya, a provoqué la mort de près de 150 étudiants surpris en pleine nuit. Les assaillants sont des islamistes somaliens shebab. Quatre d'entre eux ont été tués. Le siège est terminé.

03 avr. 2015, 07:00
Au moins 79 personnes ont été blessées, a annoncé le ministère de l'Intérieur.

Des islamistes somaliens shebab ont pris d'assaut tôt jeudi matin l'Université de Garissa, dans l'est du Kenya, faisant 147 morts. Il a fallu seize heures aux forces kényanes de sécurité pour reprendre le contrôle des lieux. Quatre terroristes ont été tués.

"La mort de 147 personnes a été confirmée", a indiqué le Centre national de gestion des catastrophes (NDOC) sur son compte Twitter. Au moins 79 personnes ont été blessées, a annoncé le ministère de l'Intérieur qui a également confirmé sur son compte Twitter que "le siège était terminé" à Garissa.

Selon le ministère, "587 personnes ont été évacuées" de l'Université. Il n'a pas été précisé si parmi eux figuraient des étudiants non musulmans retenus en otages par les shebab ou s'il s'agissait d'étudiants cachés durant l'attaque.

Quelque 815 étudiants sont inscrits dans cette université qui emploie 60 personnes et compte une vingtaine de bâtiments. La zone autour du campus, situé à environ un kilomètre du centre-ville, a été totalement bouclée et les médias tenus à l'écart.

Réaction à Washington

Jeudi soir, la Maison Blanche a condamné "dans les termes les plus forts" l'attaque "odieuse" menée par des islamistes somaliens shebab, ont écrit le Conseil de sécurité nationale de la présidence américaine sur Twitter et le porte-parole de Barack Obama, Josh Earnest, dans un communiqué.

"Nous présentons nos condoléances les plus sincères aux familles et aux proches des victimes de cette attaque odieuse", a écrit Josh Earnest. "Les Etats-Unis apportent leur aide au gouvernement kényan et continueront à collaborer avec lui ainsi que d'autres (gouvernements) dans la région pour faire échec au groupe terroriste shebab", a-t-il poursuivi.

Le président américain Barack Obama se rendra en juillet au Kenya, terre natale de son père, pour sa première visite dans ce pays depuis son arrivée à la Maison Blanche en 2009.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a lui aussi fermement condamné "l'attaque terroriste". Il a réclamé que leurs responsables soient traduits devant la justice.

Deux vigiles tués

Vers 05h30 (04h30 en Suisse), les assaillants étaient entrés de force dans l'université en tirant sur deux vigiles. Ils ont ensuite "ouvert le feu aveuglément à l'intérieur du campus", a expliqué le chef de la police kényane, Joseph Boinnet, dans un communiqué.

Cinq blessés, dont quatre "dans un état critique", ont été évacués par avion sur Nairobi. La Croix-Rouge a appelé à des dons de sang à Garissa.

Assaut spectaculaire

Cette ville se trouve à 150 kilomètres de la frontière avec la Somalie, où un corps expéditionnaire kényan combat les shebab depuis octobre 2011. Au moins 200 personnes ont été tuées et au moins autant blessées l'an passé au Kenya lors d'attaques revendiquées par les shebab ou qui leur ont été attribuées, selon un décompte établi par l'AFP.

Les shebab ont, entre autres actions, revendiqué le spectaculaire assaut de septembre 2013 contre le centre commercial Westgate de Nairobi (67 morts) ainsi qu'une série de raids nocturnes sur des villages de la côte en juin-juillet 2014 (au moins 96 personnes froidement exécutées).

Les shebab, littéralement "les jeunes" en arabe, sont à la tête de l'insurrection armée en Somalie, pays plongé dans le chaos depuis 1991. En 2010, ils ont proclamé leur allégeance à Al-Qaïda, organisation à laquelle ils ont été officiellement intégrés en 2012. Ils disposent d'un effectif estimé entre 5000 et 9000 hommes.

"Poisson d'avril"

"Nous dormions quand nous avons entendu une forte explosion suivie de tirs, tout le monde a commencé à fuir", a déclaré Japhet Mwala, un étudiant parvenu à quitter le campus. "Certains n'ont pu quitter les bâtiments, vers lesquels les assaillants se dirigeaient en tirant. J'ai de la chance d'être en vie".

Des rumeurs d'attaques contre l'Université avaient circulé dans la semaine, selon des étudiants. "Personne n'avait pris ça au sérieux, car ce n'était pas la première fois", a expliqué l'un d'eux, Nicholas Mutuku, tandis que Katherine, étudiante, disait "avoir pensé à un poisson d'avril".

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