Votre publicité ici avec IMPACT_medias

USA: le meurtrier d'un jeune afro-américain de 17 ans acquitté, vive polémique

Un garde bénévole, George Zimmerman, avait abattu en 2012 un jeune afro-américain de 17 ans, dans des circonstances obscures. Il a été acquitté samedi soir en Floride. Très médiatisé, le verdict a suscité la colère de la famille du jeune homme. Plusieurs associations parlent de trahison.

14 juil. 2013, 08:25
Le procès était très suivi aux États-Unis.

George Zimmerman, un garde bénévole qui a tué en 2012 en Floride Trayvon Martin, un jeune afro-américain de 17 ans, a été acquitté samedi soir de ce meurtre par un jury au motif de la "légitime défense". Une association de défense des droits des afro-américains évoque "une trahison" de la justice envers l'adolescent et sa famille.

Le jury, composé de six femmes (cinq blanches et une d'origine hispanique), a délibéré pendant plus de seize heures avant de rendre son verdict d'acquittement. Pour les faits dont il était accusé, George Zimmerman était passible d'une condamnation à la prison à vie ou d'une condamnation à une peine maximale de 30 ans de prison.

"M. Zimmerman, j'ai signé le jugement qui confirme le verdict du jury. Votre caution vous sera rendue", a déclaré la juge Deborah Nelson dans une courte déclaration après la lecture du verdict.

"Votre bracelet électronique va vous être retiré à la sortie de cette pièce. Et vous n'avez plus rien à voir avec cette cour", a-t-elle ajouté.

La famille Zimmerman "aux anges"

George Zimmerman, 29 ans, avait tiré sur Trayvon Martin une nuit de février 2012, lors d'une ronde de surveillance dans une propriété grillagée, après une altercation. A l'énoncé du verdict,
l'accusé a souri brièvement mais sans laisser paraître d'émotion. Sa famille s'est au contraire montrée rayonnante dans la salle d'audience.

"Manifestement, nous sommes aux anges avec ces résultats. George Zimmerman n'a jamais été coupable d'autre chose que de s'être protégé en légitime défense", a déclaré son avocat principal, Mark O'Mara. La famille de Trayvon Martin, elle, était absente.

De nombreux journalistes et une foule de manifestants s'étaient rassemblés à l'extérieur du tribunal de Sanford, en Floride, attendant le verdict dans le noir. Beaucoup de manifestants chantaient: "Pas de justice, pas de paix".

Le procureur de Floride, Angela Corey, a fait valoir que cette tragédie était un test pour les lois de l'Etat sur les armes mais aussi pour les limites sociales.

"Cette affaire n'a jamais concerné le racisme ni le droit de porter des armes", selon Mme Corey. "Trayvon Martin avait un profil. Il n'y a pas de doute sur le fait qu'il avait le profil pour devenir un délinquant. Même si le racisme était l'une des composantes dans l'esprit de George Zimmerman", a-t-elle déclaré.

"Mais le droit de porter des armes est un droit dans lequel nous croyons tous". "Ce que nous voulons, c'est qu'il y ait un usage responsable (des armes) lorsque quelqu'un pense qu'il doit utiliser une arme pour tuer quelqu'un", a-t-elle encore précisé.

Légitime défense

Lors du procès, George Zimmerman a été accusé d'avoir poursuivi Martin Trayvon, qui n'était pas armé, dans une propriété, et d'avoir tiré sur lui durant une altercation. Ses avocats ont fait valoir la légitime défense car le jeune Noir l'avait jeté au sol et avait commencé à lui frapper la tête contre le sol.

La mort de Trayvon Martin et la remise en liberté rapide de Zimmerman, qui n'avait pas été inculpé dans un premier temps, avaient provoqué une polémique et des manifestations aux Etats-Unis. Barack Obama, premier président noir des Etats-Unis, avait exprimé son émotion: "Si j'avais un fils, il ressemblerait à Trayvon", avait-il déclaré.

Vendredi, les dirigeants des comités de défense de Trayvon Martin avaient appelé au calme, quel que soit le verdict. "Si Zimmerman est condamné, il ne doit pas y avoir de manifestations de joie inappropriées, parce qu'un jeune homme a perdu la vie", a déclaré le révérend noir Jesse Jackson, militant pour les droits civiques.

"S'il n'est pas condamné, nous devrons éviter la violence parce qu'elle ne fait que conduire à davantage de tragédies", a-t-il dit.

A l'issue du verdict, Roslyn Brock, présidente de la National Association of Colored People s'est pour sa part indignée dans un communiqué. "Aujourd'hui, la justice a trahi Trayvon Martin et sa famille", a-t-elle dit. "Cette affaire donne un nouvel élan au mouvement pour la fin du délit de faciès aux Etats-Unis", a-t-elle ajouté.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias