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Vatican: deux livres mettent à mal la crédibilité et la probité du Saint-Siège

"Le Chemin de Croix" et "Avarice", deux livres qui sortent simultanément ce mercredi à Rome et qui fouillent dans les recoins les plus sombres du Vatican. Tous deux plongent dans les méandres financiers du Saint-Siège, ses gaspillages et ses malversations.

04 nov. 2015, 18:23
Les deux livres concluent sur une note pessimiste pour l'avenir des finances du Vatican.

Le pape François est-il "en danger?", s'interroge Gianluigi Nuzzi, l'auteur de "Chemin de croix" ("Via crucis") présenté mercredi à Rome. Dans un autre ouvrage à paraître jeudi, "L'avarice", Emiliano Fittipaldi évoque le "règne de la confusion et de l'opacité" au Vatican.

"On ne paie pas !" Le pape François ne décolère pas quand il apprend l'état calamiteux des finances du Vatican, révèle un enregistrement de Jorge Bergoglio, retranscrit dans "Chemin de croix". Le 3 juillet 2003, lors d'une réunion en présence de plusieurs cardinaux et membres de la Curie, les craintes du pape sont confirmées par un document révélant "l'absence totale de transparence" des comptes de l'Etat.

"Cette opacité rend impossible une estimation parlante de la situation financière", assure le document. Gianluigi Nuzzi n'est pas un novice en la matière, auteur déjà de "Sa sainteté", un livre choc basé sur des lettres confidentielles du pape émérite Benoît XVI.

Son dernier ouvrage offre cette fois une plongée dans les arcanes financières du Vatican, où détournements de fonds et gabegies sont répertoriés grâce à de nombreux documents remis à l'auteur par des sources anonymes.

M. Nuzzi n'a rien révélé sur ses sources, même s'il a reconnu mercredi connaître Lucio Angel Vallejo Balda et Francesca Chaouqui, le prélat espagnol et l'experte italienne soupçonnés de vols de documents. Il s'est dit étonné que le Vatican réponde par des "menottes à un livre".

"Chemin de croix" est aussi un plaidoyer pour les réformes du pape, même si son auteur ne se montre guère optimiste. Dans l'épilogue, le journaliste constate que "les efforts déployés par Jorge Bergoglio pour chasser les marchands du temple demeurent insuffisants" et que "la réussite de son ambitieuse mission est tout sauf assurée".

Excès en tout genre

Un autre journaliste italien, Emiliano Fittipaldi, publie jeudi un autre brûlot, "L'avarice", contenant là encore des révélations sur les frasques financières du Vatican. Selon son confrère Gianluigi Nuzzi, les éditeurs se sont concertés, mais pas les auteurs.

Emiliano Fittipaldi évoque lui aussi des détournements de fonds, écrivant que des sommes destinées à la fondation gérant un hôpital pour enfants malades du Vatican à Rome ont servi à des travaux de rénovation de l'appartement d'un cardinal de haut rang.

Le journaliste de l'hebdomadaire L'Espresso ajoute que la fondation a versé 24'000 euros pour que le même prélat se rende en hélicoptère à une manifestation caritative.

Le nouveau ministre de l'économie du pape, le cardinal australien George Pell, bras droit de François pour la réforme économique, se voit également critiqué pour sa gestion et certaines dépenses.

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