Au Venezuela, les gens font la queue. Une attente interminable. Pour tout. Pour des batteries de voiture, pour des médicaments. Pour du pain. Pour survivre. «La pénurie touche 80% des biens de consommation et frappe tout le monde», décrit Luis Salamanca, joint par téléphone à Caracas. Les plus modestes, qui attendent devant les magasins à prix régulés par l’Etat, mais aussi la classe moyenne, «des médecins, des avocats. Ou des professeurs, comme moi», qui patientent devant les supermarchés. «Je dois demander certaines denrées à mes proches qui se sont expatriés», ajoute ce politologue, qui enseigne à l’Université centrale du Venezuela.
Car même si, par chance, il reste une miche de pain, pas sûr de pouvoir se l’offrir, puisque la pénurie engendre l’inflation. Carence d’offre et forte demande, les prix se sont envolés de près de 475% en un an, selon le Fonds monétaire international (FMI). Les prévisions pour cette année...