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Venezuela: des milliers de personnes manifestent contre l'élection de Maduro

L'élection de Nicolas Maduro à la présidence du Venezuela fait des vagues. Après la contestation de son adversaire Henrique Capriles, ce sont des milliers de personnes qui ont manifesté lundi à Caracas leur mécontentement.

16 avr. 2013, 07:15
Certains manifestants ont allumé des feux de poubelles ou de pneus.

Des milliers de partisans de l'opposition ont envahi lundi soir les rues à Caracas pour protester contre la proclamation de Nicolas Maduro comme président. Son adversaire, Henrique Capriles, conteste les résultats du scrutin.

A l'appel de M. Capriles, qui réclame un nouveau comptage des bulletins de vote, la plupart des manifestants ont manifesté dans plusieurs quartiers de la capitale, certains agitant des casseroles, d'autres allumant des feux de poubelles ou de pneus.
 
"Nous sommes là parce qu'ils nous ont volé le vote, ils ont triché", a lancé Selma Orjuela, une femme au foyer de 60 ans. A certains endroits de la capitale, les policiers ont utilisé des tirs de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants.
 
Face aux nouvelles manifestations convoquées mardi et mercredi devant les bureaux régionaux du Conseil national électoral (CNE), M. Maduro a réagi fermement en appelant à la mobilisation "à travers tout le pays".
 
"Caprice de bourgeois"
 
"J'appelle le peuple à combattre dans la paix", a-t-il annoncé, depuis le palais présidentiel de Miraflores, qualifiant de "caprices de bourgeois" la demande du chef de l'opposition.
 
M. Maduro, 50 ans, dauphin du défunt président Hugo Chavez a été officiellement crédité de 50,75% des voix, contre 48,97% pour M. Capriles lors du scrutin, organisé à la suite de la mort du charismatique dirigeant socialiste, emporté par un cancer le 5 mars dernier.
 
Proclamé président dans l'après-midi, le chef d'Etat élu a promis, la main sur le coeur, de "poursuivre pleinement son héritage pour la défense des pauvres et la défense de l'indépendance". La présidente du CNE Tibisay Lucena a rappelé à l'opposition qu'elle devait "utiliser la voie légale".
 
Gouverneur de l'Etat de Miranda au nord du pays, M. Capriles, qui qualifie le président élu d'"illégitime", a appelé ses partisans à ne "pas tomber dans le piège de la violence". Toutefois, les manifestation de l'opposition ont été qualifiées comme un forme de coup d'Etat déguisée par le camp gouvernemental.
 
Ingérence des Etats-Unis
 
"Ce qui se cache derrière les paroles d'aujourd'hui, M. Capriles, c'est une convocation à un putsch contre l'Etat, les institutions", a lancé Jorge Rodriguez, le chef de campagne de M. Maduro, un terme repris par le président élu qui a promis une "main dure contre les putchistes".
 
La demande d'un nouveau comptage par l'opposition a été soutenue lundi par la Maison Blanche, dont le porte-parole a estimé qu'il s'agirait d'une étape "importante, prudente et nécessaire".
 
La mission d'observateurs envoyés par l'Union de nations sud-américaines (Unasur) au Venezuela a, quant à elle, demandé que soient "respectés les résultats" émanant du CNE, "unique autorité compétente" en matière électorale.
 
Dans ce contexte, le nouveau président peut aussi redouter la convocation d'un référendum révocatoire dans les trois ans. Il suffit à ses détracteurs de réunir 20% de l'électorat sur une motion de défiance pour pouvoir organiser ce vote.
 
Economie en crise
 
"Beaucoup de personnes ont retourné leur veste, des sales types sans aucune reconnaissance. Ils disent qu'ils sont dans la révolution, mais ce sont des mensonges", pestait lundi Elisabeth Torres, 48 ans.
 
Pour de nombreux fidèles, l'élection de M. Maduro est garante du maintien des "missions" créées par le défunt dirigeant socialiste, des programmes sociaux financés par la manne pétrolière du Venezuela, détenteur des plus grandes réserves de brut du monde.
 
Un engagement, qui s'annonce toutefois difficile à tenir dans une économie en crise avec une dette égale à la moitié du PIB et une inflation de plus de 20%. Dans le sillage des alliés traditionnels du Venezuela, le Brésil a félicité M. Maduro, après Cuba, l'Argentine, l'Equateur, la Bolivie, ainsi que le Chili pourtant dirigé par un gouvernement conservateur.
 
D'autres dirigeants aux relations conflictuelles avec les Etats-Unis, le président russe Vladimir Poutine et celui du Belarus Alexandre Loukachenko, ont exprimé leur félicitations.
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