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Venezuela: sept tués dans des violences et nouveaux appels à manifester

Les violences post-électorales de lundi au Venezuela, après la courte victoire du candidat chaviste Nicolas Maduro à la présidentielle, ont fait sept tués et une soixantaine de blessés, selon les autorités. Pouvoir et opposition se sont renvoyé la responsabilité des heurts.

16 avr. 2013, 21:16
Les violences post-électorales de lundi au Venezuela ont fait sept tués et une soixantaine de blessés.

A l'appel du gouverneur de l'Etat de Miranda (nord), Henrique Capriles, qui refuse de reconnaître sa défaite à la présidentielle et réclame un nouveau comptage des votes, des milliers de personnes sont descendues lundi dans les rues, provoquant des échauffourées.

Les protestataires ont bloqué des routes, brûlé des pneus et, dans certains cas, affronté les forces de l'ordre à Caracas et dans d'autres villes. Les heurts ont fait sept tués, dont un fonctionnaire de police de l'Etat de Tachira (ouest), ont annoncé les autorités, ajoutant que 135 personnes avaient été interpellées.

"Ils ont été tués par des hordes fascistes", a réagi mardi M. Maduro. Il a reproché à son adversaire d'orchestrer "un coup d'Etat", onze ans après celui qui avait écarté brièvement du pouvoir son mentor et successeur, le dirigeant socialiste charismatique Hugo Chavez.

Pas de nouveau décompte

M. Maduro a annoncé que la manifestation prévue mercredi à Caracas pour exiger un nouveau décompte était interdite. "Il est temps d'agir d'une main ferme", a-t-il dit. La situation est exacerbée par la décision du conseil électoral de ne pas procéder à un nouveau décompte des voix.

Le Conseil national électoral (CNE) a proclamé lundi la victoire de Nicolas Maduro, un ancien syndicaliste âgé de 50 ans qui assurait l'intérim à la tête de l'Etat depuis le décès d'Hugo Chavez d'un cancer le 5 mars. Selon le CNE, Nicolas Maduro l'a emporté avec 50,8 % des suffrages, soit une avance de 265'000 voix, contre 49 % à son adversaire.

Des sources proches de l'opposition assurent qu'Henrique Capriles s'est au contraire imposé avec plus de 300'000 voix d'avance. L'équipe de campagne du candidat de l'opposition dit par ailleurs posséder la preuve de 3200 irrégularités.

Le CNE a exclu un nouveau décompte en arguant du fait qu'une vérification de 54 % des suffrages exprimés grâce au système de vote électronique avait déjà été menée. Nicolas Maduro, qui doit être investi dans ses fonctions vendredi, a invité ses partisans à se mobiliser dans le calme.

Conseil électoral visé

A Caracas, des manifestants se sont rassemblés aux abords du siège de la télévision publique et devant le domicile de la présidente du CNE, Tibisay Lucena, sans la faire fléchir.

Des membres du gouvernement ont accusé des manifestants d'avoir attaqué le domicile de Mme Lucena, ainsi que plusieurs bureaux du Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV), dont l'un a été incendié.

"Les menaces et les intimidations ne sont pas le bon moyen pour faire appel des décisions prises par le CNE", a dit celle que l'opposition juge à la botte du PSUV au pouvoir.

Elle a par ailleurs accusé les Etats-Unis et l'Organisation des Etats américains (OEA) d'ingérence dans les affaires du Venezuela, parce qu'ils ont appuyé l'idée d'un nouveau décompte.

"Capriles, fasciste"

Plus virulent encore, le président de l'Assemblée nationale, Diosdado Cabello, autre fidèle d'Hugo Chavez, a menacé Henrique Capriles de poursuites judiciaires.

Henrique "Capriles, fasciste, je m'assurerai personnellement que tu paieras pour les dommages que tu causes à notre pays et à notre peuple", a-t-il écrit sur son compte Twitter.

En octobre dernier, lors de la précédente présidentielle, Hugo Chavez avait battu Henrique Capriles de 11 points, soit 1,6 million de voix de différence. L'opposant avait obtenu un peu plus de 44 % et Hugo Chavez plus de 55 %.

Lors de la campagne, Henrique Capriles a accusé Nicolas Maduro d'incompétence et d'être une pâle copie d'Hugo Chavez, incapable de régler les nombreux problèmes du pays.

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