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Violences interreligieuses en Centrafrique: au moins 75 tués depuis mardi

La violence continue de secouer Bangui et l'intérieur du pays, deux mois après le début de l'intervention française en Centrafrique. Au moins 75 personnes ont été tuées en moins d'une semaine dans des affrontements interreligieux.

03 févr. 2014, 19:10
La présence française en Centrafrique ne semble pas calmer les violences.

Deux mois après le début de l'intervention française en Centrafrique, la violence continue de secouer Bangui et l'intérieur du pays. Au moins 75 personnes ont été tuées en moins d'une semaine dans des affrontements entre civils chrétiens et musulmans dans l'Ouest.

Depuis mardi, "au mois 60 personnes ont été tuées" sur le coup dans les combats et 15 ont "succombé à leurs blessures" ultérieurement, à Boda, à une centaine de kilomètres à l'ouest de Bangui, a déclaré à l'AFP l'abbé Cassien Kamatari, curé à Boda.

Les violences étaient en cours à la mi-journée et 1500 chrétiens s'étaient réfugiés dans la paroisse, selon l'abbé.

Outre les 75 victimes chrétiennes, "il y a eu également des victimes côté musulman, mais le bilan n'est pas disponible", parce que les corps sont enterrés immédiatement, a-t-il ajouté.

Plusieurs régions

Les violences ont démarré mardi à cause d'"une rixe entre deux musulmans (...), entraînant la mort de l'un d'eux", selon le curé. "La population a lynché le second", a-t-il dit. Ensuite, "des tirs ont été entendus dans la ville et les musulmans bien armés s'en sont pris aux autochtones", a-t-il ajouté.

Selon les témoignages d'habitants, d'autres localités de province ont été le théâtre de nouvelles violences ces derniers jours dans l'Ouest du pays.

Les Séléka - combattants issu de l'ex-rébellion qui a porté au pouvoir en mars 2013 Michel Djotodia, contraint à la démission pour son incapacité à arrêter les tueries interreligieuses - sont pour l'essentiel neutralisés à Bangui, où ils sont cantonnés sous la surveillance des forces française et africaine (MISCA).

Mais des membres des Séléka se sont récemment repliés en province, quasiment hors de tout contrôle en l'absence des forces internationales concentrées dans la capitale.

Militaire français présent

En visite à Bangui lundi, le chef d'état-major des armées françaises, l'amiral Edouard Guillaud, a toutefois jugé que "la violence a été en partie jugulée" en Centrafrique.

"Le désarmement a commencé, tant pour les (milices chrétiennes) anti-balaka que pour la Séléka" a-t-il souligné au camp M'Poko de l'aéroport de Bangui, où est établie la force française.

Interrogé sur les critiques de plus en plus nombreuses concernant l'attitude des soldats français lors des opérations de désarmement, accusés de favoritisme envers les anti-balaka, au détriment de la minorité musulmane de Bangui, l'amiral Guillaud a assuré: "nous n'avons pas d'ennemis en Centrafrique".

La Centrafrique s'est enfoncée dans une spirale de violences intercommunautaires depuis la prise du pouvoir par l'ex-rébellion Séléka à dominante musulmane en mars 2013, qui a commis de nombreuses exactions sur une population constituée à 80 % de chrétiens, alimentant la haine envers les civils musulmans.

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