Vladimir Poutine a demandé samedi au Conseil de la Fédération (chambre haute du Parlement) d'approuver "le recours à l'armée russe en Ukraine" jusqu'à la normalisation de la situation. Il dit avoir fait cette requête "en raison de la situation extraordinaire dans ce pays et de la menace pesant sur la vie des citoyens russes et des forces armées russes déployées" sur place.
Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne (UE) tiendront lundi une réunion d'urgence à Bruxelles. Ils évoqueront la situation en Ukraine, a annoncé samedi un diplomate européen.
«Il y aura une réunion extraordinaire lundi sur l'Ukraine», sans doute en début d'après-midi, a dit le diplomate européen, qui s'est exprimé sous couvert de l'anonymat. Il s'agira de la deuxième réunion d'urgence en moins de deux semaines.
Le 20 février, les chefs de la diplomatie de l'UE s'étaient réunis pour adopter des sanctions contre des membres du gouvernement du président Viktor Ianoukovitch tenus pour responsables d'actions meurtrières de répression contre des manifestants pro-occidentaux à Kiev. Cette réunion avait eu lieu à la veille de la destitution de M. Ianoukovitch par le Parlement ukrainien.
Intervention militaire
La chambre haute du Parlement russe, le Conseil de la Fédération, a approuvé samedi le déploiement de forces armées dans la région ukrainienne de Crimée, où l'ethnie russe est majoritaire, en réponse à une demande du président Vladimir Poutine
Les Occidentaux ont réagi avec inquiétude au déploiement en Crimée de miliciens pro-russes, puis de soldats russes qui ont pris le contrôle d'objectifs stratégiques.
6000 soldats russes
Le gouvernement ukrainien accuse la Russie d'invasion et d'agression en Crimée et affirme samedi que 6000 soldats ont été envoyés en renfort, mais affirme qu'il ne se laissera pas entraîner dans un conflit armé. Moscou, qui a une base navale sur la péninsule, assure se conformer à ses accords avec Kiev. Interrogé par des journalistes à Kiev, Ihor Tenioukh n'a pas donné de plus amples détails.
Des dizaines d'hommes armés de kalachnikovs et cagoulés, en uniforme mais sans signe permettant de les identifier, ont pris position aux abords du Parlement de Crimée à Simferopol, a constaté de son côté l'AFP samedi matin.
Deux mitrailleuses ont aussi été installées de manière à pouvoir défendre le bâtiment du Parlement. Un commando pro-russe avait déjà pris jeudi le contrôle du Parlement, mais n'était pas visible à l'extérieur.
Mise en garde d'Obama
Les Etats-Unis ont haussé le ton vendredi contre la Russie, sur fonds d'opérations militaires russes en Crimée. Alors que l'Ukraine dénonce une "invasion armée russe", un responsable du Pentagone a affirmé que "plusieurs centaines de soldats" russes ont été déployés dans la république autonome.
"Nous sommes profondément inquiets au sujet d'informations sur des mouvements de troupes entrepris par la fédération russe en Ukraine", a déclaré le président américain Barack Obama, depuis la Maison blanche.
"Les Etats-Unis seront solidaires de la communauté internationale pour souligner qu'il y aura un coût à toute intervention militaire en Ukraine", a-t-il mis en garde Moscou.