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Vladimir Poutine est sûr de lui et de sa victoire

A l'approche du scrutin présidentiel de dimanche et malgré le mouvement de contestation sans précédent que vit la Russie, le Premier ministre affiche sa confiance dans le fait qu'il devrait être porté à nouveau à la présidence pour un 3e mandat, celui-ci désormais de 6 ans.

02 mars 2012, 17:02
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Hier soir, Poutine a reçu à dîner, dans la datcha gouvernementale des environs de Moscou, à Novo-Ogorevo, une brochette de représentants des grands journaux de la presse internationale, dont le britannique «The Times», l'italien «La Repubblica», «Le Monde» français... Une opération-séduction dont la télévision publique russe a diffusé des extraits aujourd'hui.

Le maître de Moscou, âgé aujourd'hui de 59 ans, a été président de 2000 à 2008, pour deux mandats successifs de quatre ans. Puis, la Constitution ne lui permettant pas un troisième mandat dans la foulée, il a cédé la place à son dauphin, Dimitri Medvedev, passant quant à lui les quatre années suivantes au poste de Premier ministre.

Confirmant un jeu de chaises musicales inédit dont beaucoup de Russes ont dénoncé le cynisme, Poutine a répété que s'il était élu dimanche, Medvedev le remplacerait à la tête du gouvernement.

Le mandat présidentiel étant depuis passé à six ans renouvelable une fois, Poutine aurait donc la possibilité de rempiler au Kremlin pour 12 ans. Alors qu'il vient déjà de passer 12 ans à la tête du régime, ce qui pourrait lui faire au bout du compte près d'un quart de siècle au pouvoir. Soit plus que tout autre dirigeant soviétique ou russe avant lui... hormis le dictateur Joseph Staline.

C'est contre cette éventualité que s'insurge l'opposition, furieuse depuis les élections législatives de décembre dernier et la large victoire de Russie unie, le parti de Poutine. Malgré les fraudes avérées, le pouvoir a refusé d'organiser un nouveau scrutin.

La Russie a donc connu un hiver agité, des dizaines de milliers de personnes se rassemblant dans des manifestations d'une ampleur inédite, pour le plus important mouvement de protestation depuis l'époque de l'effondrement de l'URSS il y a deux décennies.

L'opposition, qui n'entend pas baisser la garde, se prépare à manifester à nouveau en masse dès lundi 5 mars, lendemain d'un scrutin qu'elle craint de voir manipulé pour donner la victoire à Poutine.

Après avoir tenu des propos très durs contre l'opposition, le Premier ministre-candidat s'est montré plus apaisé devant les journalistes étrangers, disant considérer que ce mouvement de contestation était tout compte fait "une bonne expérience pour la Russie": "Cette situation a aidé les structures gouvernementales à s'améliorer, a renforcé la prise de conscience qu'il fallait penser, chercher des solutions et communiquer avec la société", leur a-t-il déclaré.

Et d'affirmer être toujours populaire auprès d'une majorité de Russes, surtout dans le pays profond, même s'il reconnaît avoir "moins de partisans" à Moscou. "Mais ils restent tout de même la majorité", a-t-il ajouté.

Les derniers sondages lui offrent près de 60% d'opinions favorables, et nombre de Russes semblent résignés à le voir remporter une victoire facile face à quatre challengers adoubés par le Kremlin.

Mais pour Gleb Pavlovsky, ancien conseiller politique du Kremlin devenu analyste politique, le Poutine de 2012 ne bénéficie plus de la popularité d'autrefois, dont il avait très vite joui après être devenu, en 1999 et à la surprise générale, Premier ministre et dauphin désigné de Boris Eltsine, lui succédant quelques mois plus tard à la tête du pays.

L'ancien colonel du KGB, originaire de Saint-Pétersbourg, cultive depuis cette époque l'image de héros viril ayant rendu stabilité et fierté à une Russie épuisée par les chaotiques années Eltsine.

De son côté, l'actuel président Medvedev s'est adressé directement aux Russes aujourd'hui, les appelant à voter et se félicitant d'une campagne électorale marquée par ce qu'il a qualifié de "forte activité civique". Ce qui selon lui "montre que la société russe est plus mûre et qu'elle sait poser clairement ses exigences envers le gouvernement".
 

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