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Vol MH370: les boîtes noires à 4'000 m de profondeur?

Les éventuel débris du Boeing de Malaysia Airlines repérés dans l'Océan Indien par satellite n'ont toujours pas été formellement trouvés par les avions de reconnaissance. En admettant qu'ils y parviennent et qu'il s'agisse bien des reste du vol MH370, il faudrait encore trouver les boîtes noires au fond de l'océan.

21 mars 2014, 07:04
Jeudi, les avions de reconnaissance envoyés dans le sud de l'Océan Indien n'ont rien trouvé. Une course contre la montre est lancée: certaines boîtes noires n'émettent un signal que durant 30 jours.

Si les traces repérées dans le sud de l'Océan Indien sont bien des débris du vol MH370 de la Malaysia Airlines, la tâche qui attend les équipes de recherche s'annonce particulièrement ardue. Retrouver les "boîtes noires" du Boeing 777 sera pourtant indispensable si l'on veut comprendre pourquoi l'avion à destination de Pékin a viré de bord.

Le Premier ministre australien, Tony Abbott, a révélé jeudi que l'étude d'images satellites avait permis à l'Agence australienne de sécurité maritime (AMSA) de localiser deux objets peut-être liés au vol MH370, dont l'un mesurerait 25 mètres de long, dans une zone située à 2500 km environ au sud-ouest de Perth. Dans ce secteur, situé au-dessus d'une faille volcanique sous-marine, la profondeur de l'eau est estimée entre 2500 et 4000 mètres.

"C'est une zone maritime qui peut être incroyablement dure et difficile, très venteuse, avec des courants forts, mais elle peut tout autant être calme", souligne David Gallo, directeur des opérations spéciales de la Woods Hole Oceanographic Institution (WHOI) à Falmouth, dans le Massachusetts.

David Gallo a participé aux recherches du vol Air France AF447 Rio-Paris qui s'est abîmé dans l'Océan Atlantique en juin 2009. Les enregistreurs de vol avaient été retrouvés par 3900 mètres de fond.

Mais dans ce cas, les équipes de recherche savaient à peu près où l'accident s'était produit. Pour le vol MH370, les données sont pratiquement nulles.

Modélisations en cause

Récupérer les débris, les identifier, comprendre comment ils ont pu éventuellement être déviés par les vents et les courants et remonter à la source de l'impact: ce sera la première tâche des spécialistes. A condition de les retrouver (les images satellite ont été prises le 16 mars).

Pour l'instant, les survols par des appareils militaires australiens, néo-zélandais et américains n'ont rien donné. "La visibilité n'était pas très bonne, ce qui rend plus délicates les recherches en mer", a expliqué un responsable de l'armée de l'air néo-zélandaise dont un avion P-3K2 Orion a survolé la zone pendant deux heures et demie à une altitude de 300 mètres.

Des modélisations et des simulations par ordinateur, intégrant les données océanographiques, pourraient ensuite permettre de retracer le cheminement de ces débris ballottés par les vents et par les courants marins et de déterminer le lieu d'impact.

Mais l'efficacité de ces méthodes ne fait pas l'unanimité parmi les experts. Certains estiment qu'elles peuvent difficilement se substituer aux classiques mais épuisantes missions de recherches aéro-maritimes, avec sonars embarqués à bord de navires.

Pas éternelles

Une course contre la montre est également engagée, puisque les batteries des "boîtes noires", qui émettent un signal de localisation à la portée limitée, ne sont pas éternelles. Elles sont conçues pour pouvoir émettre pendant 30 jours au moins.

En 2012, à la suite de l'accident du vol Rio-Paris, le Bureau français d'enquête et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile (BEA) a suggéré que cette durée de vie soit triplée et portée à 90 jours au moins. Mais cette modification ne sera obligatoire qu'à l'horizon 2020.

Les conditions météorologiques en voie d'amélioration devraient faciliter les recherches vendredi. L'Australie les conduit, avec l'Indonésie, dans le couloir sud. La plupart des analystes privilégient l'hypothèse de ce couloir, estimant que l'avion aurait été détecté par les radars civils ou militaires en survolant une dizaine de pays s'il avait suivi la voie nord.

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