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Washington enjoint Damas à ne pas utiliser ses armes chimiques

Les réactions courroucées tombent après que Damas a annoncé hier utiliser des armes chimiques en cas d'"intervention militaire".

24 juil. 2012, 07:35
syrie____

Washington a lancé un avertissement à la Syrie. Bruxelles s'est dite "profondément inquiète". Par ailleurs, l'UE a serré la vis à son embargo sur les armes.

Le président des Etats-Unis Barack Obama a prévenu le régime du président syrien Bachar al-Assad qu'il commettrait une "erreur tragique" et devrait rendre des comptes s'il utilisait ses armes chimiques.
 
"Etant donné le stock d'armes chimiques du régime (syrien), nous ferons en sorte qu'Assad et son entourage sachent que le monde les regarde, et qu'ils devront rendre des comptes devant la communauté internationale et les Etats-Unis si jamais ils faisaient l'erreur tragique de les utiliser", a affirmé M. Obama à Reno (Nevada, ouest).
 
Même son de cloche sur les rives de la Tamise, où le chef de la diplomatie William Hague a déclaré qu'"il est inacceptable de dire qu'ils pourraient utiliser des armes chimiques, dans quelque circonstance que ce soit".
 
Le chef de l'ONU, Ban Ki-moon, a jugé qu'un recours aux armes chimiques par la Syrie serait "répréhensible". Israël a, quant à lui, prévenu qu'il ne pouvait pas "accepter" que des armes chimiques tombent aux mains du Hezbollah libanais, allié du régime syrien.
 
Mais pour le chef du Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition, Abdel Basset Sayda, "un régime qui massacre les enfants et viole les femmes peut aussi bien utiliser des armes chimiques". Il a appelé la communauté internationale à empêcher une telle éventualité.
 
Damas possède des armes chimiques
 
Reconnaissant pour la première fois posséder un arsenal chimique, le porte-parole des Affaires étrangères syriennes Jihad Makdessi a prévenu que ces armes non conventionnelles "stockées et sécurisées sous la supervision des forces armées (...) ne seront utilisées qu'en cas d'agression étrangère".
 
Sur le terrain, l'armée syrienne semblait avoir repris le contrôle de la plus grande partie de Damas après une semaine de violents combats inédits, les rebelles adoptant désormais une stratégie de harcèlement.
 
Face à l'escalade des violences qui ont encore fait lundi au moins 54 morts à travers le pays, le président russe Vladimir Poutine, un allié de Damas, a mis en garde contre une guerre civile de longue durée en Syrie si M. Assad était destitué du pouvoir de manière "inconstitutionnelle".
 
Embargo contre les armes renforcé
 
Concernant les armes, l'Union européenne (UE) a décidé de renforcer son embargo. La nouvelle réglementation obligera les Etats membres de l'UE à perquisitionner les navires situés dans leurs eaux territoriales et les avions dans leurs aéroports, s'ils sont soupçonnés de transporter des armes vers la Syrie.
 
"Ces sanctions sont importantes, car elle permettent aux navires d'être examinés pour vérifier la cargaison qu'ils transportent", a déclaré Catherine Ashton, cheffe de la diplomatie européenne. "Et j'espère que cela empêchera les armes d'arriver en Syrie."
 
Sur le plan économique, les entreprises européennes ne pourront plus commercer avec trois nouvelles entités syriennes. Cette décision implique que la compagnie SyrianAir ne pourra plus atterrir en Europe.
 
L'UE est aussi prête à évacuer ses ressortissants de Syrie, via Chypre, si "la situation se détériore encore plus pour qu'ils puissent regagner leurs pays", a expliqué la ministre de l'Intérieur chypriote Eleni Mavrou.
 
Aider les réfugiés
 
Bruxelles a par ailleurs doublé son aide humanitaire aux réfugiés qui affluent aux frontières syriennes. Réunis à Bruxelles, les ministres européens des Affaires étrangères ont promis d'offrir de "l'aide supplémentaire, y compris financière, pour aider les pays voisins, notamment le Liban et la Jordanie, à accueillir le nombre croissant de réfugiés".
 
Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a par ailleurs donné instruction lundi aux autorités frontalières d'autoriser l'entrée des réfugiés syriens, a annoncé un responsable.
 
Plusieurs ministres européens jugent en outre que la Syrie est désormais à un tournant. "Le régime va tomber, nous ne savons pas quand, mais nous devons nous préparer au jour d'après", a jugé le ministre suédois Carl Bildt.
 
"Il faut commencer à essayer d'appuyer un gouvernement représentatif pour prendre la suite de Bachar al-Assad", a renchéri le Français Laurent Fabius.

 

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