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Washington réfute le "roman" de Vladimir Poutine sur l'Ukraine

Milices citoyennes en Crimée. Crise humanitaire. Menaces contre les russophones. Attaques contre les églises... Washington a dénoncé mercredi les 10 affirmations de Vladimir Poutine "justifiant l'agression russe en Ukraine, suivies des faits que ses assertions ignorent ou déforment".

06 mars 2014, 07:02
Vladimir Poutine assure que ce sont des "milices citoyennes" - et non des soldats russes - qui sont présentes en Crimée

Allant jusqu'à évoquer Dostoïevski, le département d'Etat américain a dénoncé mercredi la position défendue par Vladimir Poutine dans le dossier ukrainien. Il a réfuté point par point ses "10 affirmations erronées" et évoqué un "roman" du président russe.

"La Russie raconte des histoires fausses pour justifier ses actes illégaux en Ukraine et le monde n'a pas vu de fiction russe aussi surprenante depuis que Dostoïevksi a écrit "Deux fois deux égale cinq est aussi une chose charmante", écrit la diplomatie américaine, citant les "Carnets du sous-sol" du romancier russe.

Le département d'Etat énumère ensuite 10 affirmations de Vladimir Poutine "justifiant l'agression russe en Ukraine, suivies des faits que ses assertions ignorent ou déforment".

Vladimir Poutine assure que ce sont des "milices citoyennes" - et non des soldats russes - qui sont présentes en Crimée? "Des preuves claires suggèrent que les forces de sécurité russes sont au coeur des troupes anti-ukrainiennes très organisées en Crimée", lui répond le département d'Etat: "elles conduisent des véhicules immatriculés en Russie et se présentent comme des membres des forces de sécurité russes à la presse internationale ou aux soldats ukrainiens".

Washington réfute également les affirmations de Vladimir Poutine sur une "crise humanitaire" et des milliers de réfugiés fuyant l'Ukraine vers la Russie. Autres exemples, les déclarations évoquant les menaces visant les russophones ou les bases militaires russes ou les attaques touchant les églises et les synagogues dans le sud et l'est du pays.

Le parlement "est l'institution la plus représentative d'Ukraine", assure encore Washington face aux accusations de M. Poutine d'un parlement "sous l'influence d'extrémistes et de terroristes". "Les groupes ultra-nationalistes d'extrême droite dont certains ont été impliqués dans des affrontements avec les forces de l'ordre" n'y sont pas représentés.

Soutien militaire augmenté

Parallèlement, le vice-président américain Joe Biden a appelé le président letton Andris Berzins, afin de rassurer le chef de cet Etat balte face à l'inquiétude née de la crise ukrainienne. "M. Biden a réaffirmé l'engagement de longue date des Etats-Unis pour la paix et la sécurité dans la région de la Baltique", a souligné la Maison Blanche dans un communiqué.

Plus tôt mercredi, le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel avait annoncé que les Etats-Unis allaient intensifier les entraînements aériens conjoints avec la Pologne et augmenter leur participation à la protection de l'espace aérien des pays baltes. Ces mesures visent, pour Washington, à donner des assurances en matière de sécurité à ses alliés est-européens au sein de l'Otan.

Le plus haut gradé américain, le général Martin Dempsey, a lui téléphoné durant la matinée à son homologue russe Valery Gerasimov. Il l'a appelé à "continuer à faire preuve de retenue dans les jours à venir afin de laisser une place pour une solution diplomatique", selon le chef d'état-major interarmées.

Un détachement militaire américain d'une dizaine d'hommes est stationné sur deux bases aériennes en Pologne pour mettre en oeuvre les exercices aériens conjoints entre forces américaines et polonaises, dont l'armée de l'air est elle aussi dotée de chasseurs F-16. La protection de l'espace aérien de la Lituanie, de la Lettonie et de l'Estonie est assurée depuis 10 ans par l'Otan.

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