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WikiLeaks: la diplomatie américaine a tout fait pour amoindrir le scandale

Les diplomates américains ont tout tenté, pour tenter d'enrayer le scandale des documents secrets.

08 juin 2012, 07:16
Des diplomates américains ont décrit jeudi devant la justice le dispositif de crise mis en place pour amortir le scandale WikiLeaks. Ils ont travaillé jour et nuit pour tenter d'enrayer le scandale des documents secrets. La "taupe" Bradley Manning, dans ce dessin en compagnie de sa défense civile et militaire,  encourt la perpétuité.

Des diplomates américains ont décrit jeudi devant la justice le dispositif de crise mis en place pour amortir le scandale WikiLeaks. Ils ont travaillé jour et nuit pour tenter d'enrayer le scandale des documents secrets. La "taupe" Bradley Manning, auditionné, encourt la perpétuité.

Au deuxième jour d'une audience préliminaire prévue pour en durer trois devant une cour martiale de la base militaire de Fort Meade, dans l'est des Etats-Unis, Bradley Manning, dit la "taupe" présumée de WikiLeaks, a pris frénétiquement des notes pendant la déposition de plusieurs responsables du département d'Etat américain.

Rena Bitter, directrice du Centre des opérations au département d'Etat, a expliqué comment des groupes de travail avaient fonctionné entre novembre 2010, peu après que le scandale éclate, et juillet 2011. Des dizaines de milliers de dépêches diplomatiques entre Washington et ses ambassades à l'étranger avaient alors été diffusées par WikiLeaks, déclenchant une tempête internationale.

Au département d'Etat, chaque groupe était composé de 25 personnes travaillant nuit et jour. Au plus fort de cette crise, pendant les premières semaines, "nous travaillions entre 18 et 20 heures par jour, par vacation", a témoigné Mme Bitter.

L'un était chargé des "risques potentiels pour les individus", un autre était baptisé "groupe WikiLeaks", un autre "comité d'arbitrage". Mme Bitter a souligné que le rôle du centre des opérations consistait à "coordonner la réponse du département d'Etat à une crise publique" quand "tout le monde doit parler d'une seule voix".

Anticiper le déluge

"Il était important de rester en amont de l'information" avant qu'elle ne soit rendue publique, a-t-elle dit, soulignant qu'il s'agissait de "connaître la base de données des informations susceptibles d'être compromises et la base de données (déjà) dans le domaine public".

Marguerite Coffey, ex-directrice du Bureau de la gestion des politiques au ministère, a pour sa part souligné que le comité d'arbitrage qu'elle gérait s'était "concentré sur les questions d'accès au système sécurisé", avait "mené une révision complète de tout le réseau du département d'Etat" et "revu tous les protocoles".

Elle a indiqué que le fruit de ce travail avait été réuni dans un dossier dont elle "ne sait pas s'il existe encore aujourd'hui".

Conséquences à long terme

Témoignant par téléphone, Catherine Brown, adjointe du sous-secrétaire d'Etat chargée du renseignement au ministère des affaires étrangères, a fait, elle, état d'un rapport évaluant les conséquences des fuites dont est accusé Bradley Manning.

"Je dirais que c'était un long document, cela m'a pris plusieurs semaines pour le finir", a-t-elle déclaré à la cour. La responsable a souligné, à la demande de David Coombs, avocat civil du soldat Manning, que "les avis des ambassades et des consulats avaient été recueillis à travers le monde et rassemblés dans un document".

"Je pense que nous allons continuer à voir pendant de nombreuses années les conséquences de WikiLeaks", a-t-elle déclaré. Le gouvernement américain affirme que ces fuites ont mis en danger la sécurité des Etats-Unis, mais aucun rapport évaluant précisément les conséquences n'a été pour l'heure publié.

Les avocats ont réclamé jeudi l'abandon de dix des 22 chefs d'inculpation qui pèsent sur Bradley Manning. La juge devrait annoncer sa décision vendredi. L'accusé encourt la perpétuité. Il n'a pas annoncé s'il plaiderait coupable ou non coupable. Le début de son procès est pour l'heure fixé au 21 septembre prochain.

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