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Yémen: 115 enfants morts dans les raids

115 enfants ont été tués dans les raids menés par l'Arabie saoudite dans le sud du Yémen, contre la rébellion chiite.

24 avr. 2015, 21:31
Les raids aériens ont tué plus d'une centaine d'enfants au Yémen.

La coalition a lancé à cette date des raids aériens pour soutenir les partisans du président Abd Rabbo Mansour Hadi et contrer les rebelles Houthis. Ceux-ci menacent de prendre le pouvoir dans ce pays pauvre de la péninsule arabique.

L'Iran chiite est accusé de soutenir militairement les rebelles, mais Téhéran dément, assurant ne fournir qu'une aide humanitaire. Neuf navires iraniens soupçonnés par les Etats-Unis de transporter des armes à destination des insurgés ont fait demi-tour vendredi alors qu'ils faisaient cap sur le Yémen.

La marine des Etats-Unis reste en alerte et "surveille de très près" ce convoi. Douze navires américains, dont le porte-avions Roosevelt, croisent actuellement non loin des côtes yéménites. Ils sont chargés de faire respecter l'embargo sur les armes destinées aux Houthis voté il y a dix jours par le Conseil de sécurité de l'ONU.

Les Houthis ont pris la capitale Sanaa en janvier et sont ensuite descendus vers le sud du pays, jusqu'à entrer dans Aden, la grande ville du sud. Le président Hadi s'y était réfugié avant de s'exiler vers l'Arabie saoudite, comme le reste du gouvernement.

Enfants soldats

A Genève, le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) a indiqué vendredi qu'"au moins 115 (enfants) ont été tués et 172 mutilés", selon un bilan arrêté au 20 avril. D'après l'agence onusienne, plus de la moitié ont été tués lors de bombardements aériens.

Le bilan réel est sûrement plus élevé, car des vérifications sont encore en cours, a assuré l'Unicef. L'organisation a aussi expliqué qu'une centaine d'enfants avaient été recrutés par les groupes armés. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait fait état jeudi d'un bilan global de 1080 morts et 4352 blessés - civils et militaires - depuis le 19 mars.

De son côté, le Programme alimentaire mondial (PAM) espère venir en aide à 2,5 millions de personnes dans le pays entre mai et juillet. Le manque de carburant pourrait toutefois mettre à mal ces opérations.

"Redonner l'espoir"

Malgré l'annonce mardi par Ryad de l'arrêt des raids aériens intensifs de son opération "Tempête décisive", la coalition a poursuivi ses bombardements sur des positions des rebelles et de leurs alliés. Une dizaine de raids aériens ont été recensés vendredi, après une vingtaine la veille.

Cette nouvelle phase de l'intervention saoudienne, baptisée "Redonner l'espoir", est censée permettre la reprise du processus politique et la fourniture d'aide humanitaire. L'Arabie saoudite se laisse ainsi la possibilité de continuer à bombarder la rébellion en cas de "geste agressif".

Pas de pourparlers sous les raids

L'ONU a désigné jeudi un nouveau médiateur pour succéder à Jamal Benomar, qui a démissionné. La nomination du diplomate mauritanien Ismaïl Ould Cheikh Ahmed deviendra effective lundi si aucun pays membre du Conseil de sécurité ne s'y oppose.

Les rebelles chiites ne veulent toutefois pas entendre parler de reprise des pourparlers sous l'égide des Nations unies tant que les raids aériens se poursuivent.

Selon des diplomates occidentaux, les quatre semaines de bombardements aériens n'ont eu qu'un impact limité sur les unités des milices chiites, mobiles et légèrement armées. Les raids ont en revanche fortement affaibli les unités loyales à l'ancien président Ali Abdallah Saleh et alliées aux Houthis.

Saleh appelle au retrait

Ce dernier a d'ailleurs pressé les rebelles d'appliquer la récente résolution du Conseil de sécurité de l'ONU afin d'obtenir l'arrêt des raids aériens arabes, selon un communiqué lu à la télévision. "Je les exhorte à se retirer de toutes les provinces, spécialement d'Aden", la principale ville du sud du pays.

La résolution du Conseil de sécurité adoptée le 15 avril somme les Houthis de négocier et de se retirer des territoires qu'ils ont conquis. L'ex-président Saleh a aussi appelé à la reprise du dialogue inter-yémenite, prônant "la "réconciliation" dans son pays ruiné par la guerre.

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