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Yémen: 115 morts en deux semaines à cause du choléra

Une crise de choléra a fait 115 morts depuis le 27 avril dernier au Yémen, selon le ministère yéménite de la Santé. Le manque d'hygiène et les faibles capacités des hôpitaux aggravent la situation.

14 mai 2017, 20:20
Plus de 8500 cas suspects de choléra ont été recensés à travers le pays.

Le choléra se répand rapidement au Yémen. La maladie a fait 115 morts en deux semaines dans ce pays pauvre, dont les infrastructures hospitalières ont été fortement endommagées par deux ans de guerre et où la qualité de l'hygiène s'est fortement dégradée.

L'afflux des malades, souffrant de diarrhée et de vomissement, dépasse de loin les capacités d'accueil des centres hospitaliers, toujours opérationnels malgré la guerre.

"Nous sommes maintenant confrontés à une grave crise de choléra", a déclaré Dominik Stillhart, directeur des opérations du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), lors d'une conférence de presse dans la capitale Sanaa, au terme d'une mission au Yémen.

Citant un bilan du ministère yéménite de la Santé, il a indiqué qu'entre le 27 avril et le 13 mai 115 personnes étaient mortes du choléra et plus de 8500 cas suspects avaient été recensés dans 14 provinces du Yémen.

La maladie s'est répandue et le bilan s'est rapidement alourdi. Jeudi, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU avait confirmé 58 cas de choléra et fait état de 47 décès et de 2301 cas suspects dans dix provinces.

Quatre patients par lit

Le manque d'hygiène à Sanaa, où la situation a empiré la semaine dernière avec une grève des éboueurs qui réclamaient leurs salaires impayés, "est un phénomène qui menace notre communauté", s'est inquiété un habitant, Ashraf Al-Hadi, qui en veut au gouvernement rebelle qui administre la ville.

Des tas d'ordures nauséabondes ont jonché pendant plusieurs jours les rues et les places de la capitale, contribuant à la dégradation de l'hygiène dans la ville. Après un débrayage d'une dizaine de jours, les éboueurs ont repris le travail le week-end, au grand soulagement de la population.

Mais les centres hospitaliers sont débordés par un afflux massif de malades présentant des symptômes du choléra. "Il y a jusqu'à quatre patients atteints du choléra dans un seul lit", a déploré le responsable du CICR.

"Certains patients restent dans le jardin ou même dans des voitures avec leurs équipements de perfusion intraveineuse pendant à la fenêtre" du véhicule, a-t-il ajouté devant les journalistes à Sanaa.

Améliorer l'hygiène

Un responsable local de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), Jameel Nashir, a appelé les habitants à soigner leur "hygiène personnelle" et à prendre "conscience de la dangerosité de la maladie".

En outre, a-t-il ajouté, "ils devraient utiliser de l'eau provenant de sources sûres et éloignées des zones polluées", en allusion à la pénurie d'eau à Sanaa.

Dans une ville où le robinet ne coule dans certains quartiers qu'un jour par mois, les quelque 2 millions d'habitants dépendent des forages privés qui puisent l'eau dans des nappes phréatiques en voie d'épuisement et la revendent dans des camions-citernes.

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