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Yémen: au moins 52 morts dans l'attaque du ministère de la Défense à Sanaa

Des hommes armés ont lancé un assaut contre le siège du ministère de la Défense jeudi à Sanaa, faisant au moins 52 morts selon le dernier bilan des autorités. Les attentats attribués à Al-Qaïda se multiplient au Yémen sur fond de blocage politique.

05 déc. 2013, 19:52
This photo provided by Yemen's Defense Ministry shows security forces at the scene after an explosion at the Defense Ministry complex in Sanaa, Yemen, Thursday, Dec. 5, 2013. A suicide car bomber struck Yemen's Defense Ministry Thursday, killing more than a dozen soldiers and paving the way for a carload of gunmen wearing army uniforms to storm the heavily guarded compound in the capital of Sanaa, military and hospital officials said. (AP Photo/Yemen Defense Ministry)

Des hommes armés ont lancé un assaut contre le siège du ministère de la Défense jeudi à Sanaa, faisant au moins 52 morts selon le dernier bilan des autorités. Les attentats attribués à Al-Qaïda se multiplient au Yémen sur fond de blocage politique.

Les assaillants ont concentré leur assaut (un attentat suicide suivi d'une attaque armée) contre l'hôpital militaire du complexe abritant le ministère, situé près de Bab al-Yaman, à l'entrée de la vieille ville de Sanaa. Six médecins, dont trois étrangers, et cinq patients figurent parmi les morts, selon une source médicale.

Le kamikaze a forcé une entrée du ministère au volant d'une voiture piégée, suivi par des complices à bord d'un autre véhicule. Ces derniers, munis d'armes automatiques, ont réussi à atteindre l'hôpital militaire et deux autres bâtiments de l'immense complexe, d'où s'est élevée une colonne de fumée noire après la forte déflagration.

Frère du président rescapé

L'attentat, perpétré sur le mode opératoire d'Al-Qaïda, n'a pas encore été revendiqué. Il a fait au total 52 morts et des dizaines de blessés, selon un responsable des services de sécurité. Un frère du président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, Ahmed, âgé de 90 ans, était soigné dans cet hôpital. Il a été transféré dans un autre établissement.

Le ministère de la Défense a assuré sur son site internet que l'armée avait repris le contrôle de la situation à l'intérieur du complexe, alors qu'une source de sécurité a affirmé que "le groupe des assaillants avait été anéanti".

La télévision d'Etat a souligné que les assaillants avaient profité de travaux à l'entrée du complexe pour lancer leur attaque. Elle a montré des corps déchiquetés par les balles ou calcinés devant l'établissement hospitalier, un bâtiment blanc de trois étages dont l'entrée est très endommagée, en précisant qu'il s'agissait de ceux des assaillants.

Recrudescence de violence

Le président yéménite a tenu sur place une réunion avec les hauts responsables des services de sécurité, à qui il a demandé d'ouvrir une enquête dont les résultats doivent être publiés sous 24 heures.

Ces derniers mois, le pays a connu une escalade des violences, en particulier contre l'armée. La majorité des attaques sont attribuées au réseau Al-Qaïda, qui reste particulièrement actif dans le sud et le sud-est du pays, bien qu'il ne les revendique que rarement. La capitale yéménite n'a pas échappé à l'escalade.

"Empêcher une solution pacifique"

"Les terroristes responsables de ce crime haineux cherchent à ébranler la sécurité du Yémen (...) et à empêcher une solution politique" a estimé jeudi Abdellatif al-Azayani, secrétaire générale du Conseil de coopération du Golfe et médiateur lors de l'accord qui a mis fin à la révolte de 2011 au Yémen.

Le processus de transition politique est bloqué au Yémen, où un soulèvement populaire dans le cadre du Printemps arabe a abouti à un départ négocié de l'ancien président Ali Abdallah Saleh.

Le dialogue national destiné à mettre fin à deux ans de transition politique et à donner au pays des institutions pérennes est actuellement dans l'impasse.

Ce dialogue entre toutes les forces politiques devait s'achever le 18 septembre et déboucher sur l'élaboration d'une nouvelle Constitution pour permettre la tenue d'élections générales.

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