Des miliciens chiites Houthis et des militaires fidèles à l'ex-président yéménite Ali Abdallah Saleh contrôlaient dimanche l'aéroport de Taëz, grande ville située dans la partie méridionale du Yémen, a-t-on appris de sources sécuritaires. Des renforts étaient en route en provenance de Sanaa.
Taëz commande la route vers Aden où est retranché le président Abd Rabbo Mansour Hadi depuis sa fuite en février de Sanaa, où il était assigné à résidence par les Houthis, les nouveaux maîtres de la capitale.
Les Houthis sont soutenus par l'Iran chiite et le président Hadi par les pays du Golfe, dont l'Arabie saoudite sunnite.
Quelque 300 Houthis, en tenue militaire, et soldats se sont déployés dans l'enceinte de l'aéroport de Taëz. "Ces soldats sont partisans de l'ancien président Saleh" qui, plus de trois ans après son départ du pouvoir sous la pression de la rue, reste influent au sein de différents corps d'armée, a expliqué à l'AFP une source militaire.
A Aden, les batteries de défense antiaérienne de l'armée yéménite ont ouvert le feu sur un avion qui survolait le complexe où s'est réfugié le président. L'appareil a été contraint de rebrousser chemin. Il s'agit du troisième incident de ce genre en quatre jours. Lors d'une précédente opération, un avion avait largué plusieurs bombes sans faire de victimes.
Ceinture de sécurité
Des miliciens Houthis ont patrouillé dans certains quartiers de Taëz et établi des postes de contrôle à Naqil al-Ibel et al-Rahida, deux localités situées respectivement à 30 km et 80 km au sud, ont indiqué à l'AFP des sources tribales.
Face à la progression des Houthis vers Aden, les forces loyales au président Hadi, soutenues par des tribus et des membres des "comités populaires" (supplétifs de l'armée), s'employaient dimanche à renforcer les défenses autour de la capitale du sud, selon des sources de sécurité et militaire.