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Yémen: la santé mentale des enfants en danger après la guerre

Selon l’ONG Save the Children, les enfants du Yemen ont des séquelles psychologiques après ces cinq années de guerre. Ils sont terrifiés et n’osent plus jouer dehors, par peur des djihadistes. Beaucoup d’entre eux sont au bord de la dépression.

24 mars 2020, 06:43
Le conflit au Yémen a fait des dizaines de milliers de morts, essentiellement des civils, selon des ONG (illustration).

Cinq années de guerre au Yémen ont eu un «impact dévastateur» sur la santé mentale des enfants, selon un rapport de l’ONG Save the Children publié mardi. Beaucoup d’entre eux sont au bord de la dépression.

Plus de la moitié des quelque 1250 enfants, interrogés lors d’une vaste enquête à travers le pays, ont déclaré se sentir «tristes et déprimés, plus d’un sur dix évoquant un sentiment permanent».

D’après l’enquête menée auprès d’enfants âgés de 13 à 17 ans, de parents mais aussi de soignants dans les provinces sudistes d’Aden, Lahj, et Taëz, environ un enfant sur cinq a déclaré «avoir toujours peur et de la peine».

 

 

Dans l’ensemble, 52% des enfants ont dit ne pas se sentir en sécurité lorsqu’ils sont séparés de leurs parents et 56% lorsqu’ils marchent seuls dehors.

Le conflit au Yémen, qui a fait des dizaines de milliers de morts, essentiellement des civils selon des ONG, oppose les rebelles Houthis, soutenus par l’Iran, aux forces loyales au gouvernement, appuyé depuis 2015 par une coalition militaire menée par l’Arabie saoudite.

«Terrifiés»

Les groupes djihadistes Al-Qaïda et de l’Etat islamique mènent par ailleurs des attaques dans le pays. Depuis décembre 2017, au moins 2047 enfants ont été tués ou mutilés lors des violences, selon Save the Children.

Les enfants sont «terrifiés» et «ont trop peur de jouer dehors. Ils mouillent leurs draps quand ils entendent des avions au-dessus d’eux ou des bombes tomber», souligne la directrice de l’ONG, Inger Ashing, citée dans le rapport. «C’est ce que 5 ans de guerre ont fait à la santé mentale» de cette catégorie vulnérable de la population yéménite.

Les enfants sont terrifiés et ont trop peur de jouer dehors. Ils mouillent leurs draps quand ils entendent des avions au-dessus d’eux ou des bombes tomber.
Inger Ashing, directice de l’ONG

Par ailleurs, «la menace potentiellement dévastatrice d’une épidémie de coronavirus au Yémen rend plus importante [la] pression sur les parties en conflit pour qu’elles mettent fin à la guerre», a ajouté Mme Ashing.

Aucun cas de nouveau coronavirus n’a été officiellement déclaré jusqu’à présent au Yémen, mais l’apparition du virus dans le pays pourrait mettre à rude épreuve les services de santé déjà dévastés par le conflit et aggraver la crise humanitaire.

Dans l’ensemble du pays, quelque 10,3 millions d’enfants sont en situation d’insécurité alimentaire, dont 2,1 millions souffrent de malnutrition aiguë, selon l’ONU.

 

 

Selon les chiffres du Cluster Santé, qui regroupe des ONG internationales et des agences de l’ONU, près de 1,2 million d’enfants sont tombés malades du choléra, de la diphtérie ou de la dengue au cours des trois dernières années.

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