Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Yemen: les rebelles proche d'Aden mais prêts à négocier

Les rebelles chiites Houthis, soutenus par l'Iran, ont progressé dimanche dans Aden, la deuxième ville du Yémen, malgré les raids de la coalition menée par l'Arabie saoudite.

05 avr. 2015, 19:19
People rally against the war in Yemen, in Islamabad, Pakistan, Monday, March 30, 2015. Pakistan dispatched a plane Sunday to the Yemeni city of Hodeida, to try to evacuate some 500 citizens gathered there, said Shujaat Azim, an adviser to Pakistan's prime minister. Pakistan says some 3,000 of its citizens live in Yemen. (AP Photo/B.K. Bangash)

Téhéran a de son côté sollicité l'aide du sultanat d'Oman pour obtenir un arrêt immédiat de ces frappes, selon les médias iraniens. Oman, qui a de bonnes relations avec l'Iran, est la seule monarchie du Golfe à ne pas participer à cette coalition arabe d'une dizaine de pays.

En dépit des frappes conduites depuis le 26 mars, les rebelles chiites - qui ont déjà pris la capitale Sanaa et des régions du nord et du centre - ont réussi à avancer dans Aden, prenant le contrôle dimanche du siège de l'administration provinciale et se rapprochant d'un port, selon un responsable local.

Houthis prêts à négocier

Les Houthis, alliés à des militaires restés fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh, ont bombardé des zones résidentielles, mettant le feu à plusieurs habitations, ce qui a poussé des dizaines de familles à fuir, d'après des témoins.

Ils se sont néanmoins dits prêts à négocier un accord de paix si les frappes aériennes de la coalition sunnite prennent fin. Ils exigent également que d'éventuelles négociations soient supervisées par des parties "non hostiles au peuple yéménite".

Aden TV cesse d'émettre

La chaîne Aden TV, fidèle au président Abd Rabbo Mansour Hadi, a été la cible de tirs d'obus attribués aux insurgés qui l'ont contrainte à cesser d'émettre. Le bâtiment "a subi des dégâts, mais on ne déplore pas de victimes", a dit à l'AFP un responsable de la chaîne, qui dépend de la télévision d'Etat.

Selon un bilan provisoire, cinq civils ont par ailleurs été tués et 14 blessés dans des accrochages entre Houthis et membres des "Comités populaires" (supplétifs de l'armée fidèles au président Hadi) dans les quartiers d'Al-Moalla et Qalloua. "Il y a des enfants parmi les blessés", a indiqué le directeur régional de la Santé, Al-Khader Lassouar.

Dimanche, de violents affrontements se déroulaient à Loder, localité du Sud contrôlée par les rebelles. Ces affrontements ont fait 24 morts, dont 21 miliciens chiites, selon un partisan du président et une source médicale.

Evacuation des étrangers

Plusieurs pays, parmi lesquels la Russie, l'Inde, l'Indonésie et le Pakistan, ont évacué ces derniers jours leurs ressortissants, tandis que la Chine, Djibouti et le Soudan devaient faire de même dimanche, selon le porte-parole saoudien de la coalition, le général Ahmed Assiri.

Un navire de la Marine française a évacué samedi 44 personnes de différentes nationalités, dont des Français, à partir du port de Balhaf, à 380 km à l'est d'Aden. Elles devaient être accueillies à Djibouti, selon le ministère français de la Défense.

Une pause humanitaire

Alors que le pays s'enfonce dans les violences, les ONG s'inquiètent de la situation humanitaire et du nombre très élevé de victimes civiles. Le dernier bilan officiel fourni par l'ONU faisait état jeudi de 519 morts et 1700 blessés en deux semaines.

Sous la pression des ONG, la coalition a assuré samedi que le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pourrait acheminer dès dimanche des secours au Yémen par deux avions. "L'opération humanitaire fait partie de notre travail", a insisté le général Assiri.

La coalition n'a toutefois pas accédé à la demande du CICR d'une pause de 24 heures dans les raids. "Nous ne voulons pas ravitailler les milices" ni que l'approvisionnement en aide interfère avec les opérations militaires, a expliqué le porte-parole.

Ryad ne s'est pas encore prononcée de manière formelle sur la pause humanitaire que réclame la Russie - proche de l'Iran - dans un projet de résolution déposé samedi devant le Conseil de sécurité de l'ONU à New York.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias